Diffusion terrestre, OM, OL, OC, FM, DAB+, Câbles et Satellites. Au début de l’histoire de la radio, les émetteurs diffusaient en Modulation d’Amplitude : Ondes Moyennes, Ondes Courtes et Ondes Longues. Que l’on soit francophone, anglophone ou germanophone, les sigles de ces ondes analogiques hertziennes étaient : Pour les Ondes Longues : GO, OL, LW… Pour les Ondes Moyennes : OM, AM, MW. Pour les Ondes Courtes : OC, PO, KW.
Avec les Ondes Courtes on pouvait toucher les antipodes, avec les Ondes Longues, l’espace d’un continent et avec les Ondes Moyennes une région de jour et un pays de nuit. Au fur et à mesure que les émetteurs se sont multipliés, l’espace hertzien a été partagé et s’est donc réduit pour chaque diffuseur.
Les Ondes Longues (OL).
Au début des années 20, les premières radios françaises utilisaient l’Onde Longue (Radio Tour Eiffel, Paris PTT, Radiola, Lyon la Doua, Bordeaux Lafayette, Radio Paris). Dès 1923, Paris PTT lui substitua un émetteur OM (technique utilisée par les radios américaines). Puis, à l’exception de Radio Paris et la Station de la Tour Eiffel, toutes les radios françaises émirent en OM à partir de 1924. En effet, les règlementations internationales limitaient ce nombre d’opérateurs OL par pays. L’émetteur d’Allouis (Cher) sera attribué à Radio Paris en 1938.
En 1933, la nouvelle radio périphérique « Radio-Luxembourg » utilisa aussi les Ondes Longues depuis son émetteur de Junglinster au Luxembourg qui sera remplacé par celui de Beidweiler en 1972.
Durant l’occupation, les émetteurs Ondes Longues, par leur importance stratégique, furent utilisés par l’occupant. L’émetteur de Junglinster comme celui d’Allouis parlèrent Allemand.
A la libération l’émetteur d’Allouis ayant été dynamité, ce n’est que Radio Luxembourg qui retrouva ses Ondes Longues en 1945. Il faudra attendre 1948 pour que « Le Programme National » retrouve à son tour les Ondes Longues. C’est Paris-Inter (devenue France I puis France-Inter) qui reprendra les Ondes Longues au début des années 50.
En 1955 une nouvelle radio périphérique va émettre depuis la Sarre en OL : Europe 1. En 1974, RMC lancera aussi son émetteur Grandes Ondes à Roumoules (Alpes de Haute-Provence). Ainsi quatre radios d’expression française seront captées en Grandes Ondes : France Inter, RTL, Europe 1 et RMC.
Le 31 décembre 2016, France-Inter met fin à sa diffusion Ondes Longues. Le 31 décembre 2019, c’est au tour d’Europe 1 d’arrêter sa diffusion OL. RMC emboitera le pas le 20 mars 2020. Seule RTL continue de diffuser en OL.
Les Ondes Moyennes (OM).
Dans les années 30 les OM pouvaient encore couvrir une grande partie du pays. Ainsi, on pouvait entendre Radio Toulouse à Paris ou Radio Paris à Strasbourg. Dès 1924, la quasi totalité des radios françaises utilisaient les ondes moyennes pour leur diffusion. En 1939, la nouvelle radio périphérique, Radio-Andorre utilise aussi les OM pour sa diffusion. En 1948, Radio Luxembourg, tout en gardant sa fréquence OL, utilise une fréquence OM. Ce sera aussi le cas pour Radio Monte-Carlo et Sud Radio. Mais à partir des années 80 les ondes moyennes vont être peu à peu remplacées par la modulation de fréquence, de qualité supérieure et de coût inférieur. Les radios périphériques vont pouvoir accéder aux réseaux en modulation de fréquence, ce qui rendra leur utilisation des OM inutile. Il en sera de même pour le service public et pour les réseaux de France-Inter, France-Culture et France Bleu qui vont peu à peu abandonner les OM.
Les Ondes Courtes (OC).
Leur longue portée inter-continentale leur permettaient de porter la voix d’un pays dans le monde entier. En France, Le Poste Colonial, créé en 1931, sera le poste OC du pays. Il deviendra « Paris Mondial » en 1938. Durant l’occupation Paris Mondial sera relancé par les Allemands sur OC alors que la radio de Vichy lance « La Voix de la France ».
A la Libération, les Ondes Courtes sont remises en service à la fois vers l’étranger et vers les territoires d’Outre-mer. Elles retransmettront le programme National puis France-Inter mais aussi des programmes spécifiques dans différentes langues. Ces programmes seront repris en 1975 par Radio France Internationale (RFI), la nouvelle station française pour l’étranger.
Mais les radios périphériques comme Radio-Luxembourg (de 1946 à aujourd’hui), Radio-Andorre (de 1939 à 1981), Radio Monte-Carlo (de 1945 à 2020), pour leur pays respectifs, utiliseront aussi les Ondes Courtes.
Comme les Ondes Longues ou Moyennes, les Ondes Courtes vont peu à peu être abandonnées en raison de leur coût d’exploitation et surtout de la diffusion des programmes dans des conditions d’écoute optimale par internet.
La Modulation de Fréquence (MF).
La MF ou FM (en anglais) fut inventée dès les années 30 mais elle ne sera utilisée par la radio française qu’à partir du 28 mars 1954 avec un émetteur parisien. Il faudra attendre plus de 20 ans pour qu’elle se développe sur le territoire en retransmettant les programmes de France Inter puis de France Musique. Puis c’est à la fin des années 70 qu’elle va vraiment révolutionner le paysage audiovisuel avec l’apparition des radios pirates puis des radios libres. Avec une qualité d’écoute bien supérieure à la modulation d’amplitude, la modulation de fréquence permet aussi l’écoute en stéréo et permet d’être diffusée à des coûts marginaux comparées aux émetteurs en OM.
Mais là aussi on a assisté très vite à un encombrement des fréquences par un nombre d’émetteurs grandissant. Aussi, à la fin des années 90, d’autres solutions ont été trouvées pour pallier à ce nombre limité de fréquences. La Radio Numérique terrestre, la diffusion par satellites mais aussi la diffusion sur le web vont peu à peu se développer dans les années 2000. Si les stations FM ont encore de beaux jours devant elles, il n’est pas exclu que, comme la modulation d’amplitude, la modulation de fréquence va peut être un jour disparaître. La Norvège, dès 2017, a été le premier pays à stopper la diffusion en FM au profit de la radio numérique.
La radio par Satellite.
Comme pour la télévision, la radio par satellite nécessite d’être équipé d’une antenne parabolique. Les premières retransmissions de radios par satellite datent du début des années 80. Au milieu des années 90, ce sont plus de deux cents radios qui sont diffusées par le satellite européen Eutelsat. Quelques opérateurs proposent un accès direct à l’offre des satellites et un choix de bouquets de radios.
La Radio par câble.
L’URSS fut la première à inventer la radio par câble dès les années 20 et 30 afin que les auditeurs n’aient pas la possibilité sur leurs récepteurs d’écouter d’autres stations que celles envoyées officiellement. Chaque ville, quartier et maison étaient reliés par un réseau câblé. Les récepteurs n’étaient, en fait que les haut-parleurs de la voix officielle du parti communiste et ne permettaient pas de capter les stations hertziennes, surtout celles diffusées de l’étranger. Aux USA les premiers réseaux câblés sont apparus en 1948.
En Europe, c’est la Belgique qui a développé en premier un réseau câblé dès les années 60 essentiellement pour la télévision et accessoirement pour la radio. La Suisse également fut un des premiers pays européens à couvrir la totalité de son territoire par un réseau câblé. En France, à part quelques villes comme Metz qui furent câblées dès 1979, le réseau câblé ne fut lancé officiellement qu’en 1982.
Aujourd’hui, les cablo-opérateurs et les FAI (Fournisseurs d’accès à internet) proposent chacun un accès à un bouquet de radios qui complète l’offre en télévisions. Pour écouter la radio sur sa télé.
La Radio Numérique Terrestre (RNT) et le DAB+.
Elle a pour objectif de se substituer à la radio analogique (FM ou AM). Comme la radio numérique par internet, elle permet de multiplier les radios, mais si les webradios peuvent être créées de manière totalement illimitée d’un point de vue technique, la RNT (comme la TNT pour la télévision) a aussi ses limites. La première est un cout de diffusion supérieur à celui d’une webradio, la deuxième est un nombre limité de radios, même s’il est bien supérieur à la celui de la modulation de fréquence car avec la RNT plusieurs radios peuvent occuper une même fréquence. Donc cela nécessite une régularisation et des autorisations d’émettre. Enfin il est nécessaire d’avoir des récepteurs spécifiques pour capter la RNT. Si l’Europe s’est lancée dès le début le milieu des années 90 dans le déploiement de la RNT, la France a accumulé les retards dans ce domaine. Plusieurs standards de radios numériques existent dans le monde. La France a finalement opté pour le DAB+ (Digital Audio Broadcasting). Le DAB+ a aussi été adopté par d’autres pays francophones comme la Belgique, la Suisse, le Luxembourg. Il est lancé officiellement en juin 2014 à Paris, Marseille et Nice, mais ce n’est qu’en 2018 que son déploiement sur le reste du territoire commence. Progressivement les grandes villes françaises puis l’ensemble du territoire pourront être couverts. 25 stations nationales pourront y accéder pour être présentes sur l’ensemble du territoire et le reste sera occupé par des radios locales ou régionales. Mais certains pays comme les USA ou le Canada ont fait le choix de ne pas déployer la RNT sur leur territoire, considérant que cette nouvelle technologie était déjà dépassée dès sa naissance car elle nécessitait à la population de s’équiper de récepteurs spécifiques alors que les webradios sont disponibles pour tout le monde via un smartphone, une tablette ou un ordinateur. L’avenir nous dira rapidement quelle technologie supplantera l’autre.
Pour la radio par internet (webradios) voir la page Hébergement Streaming.
