Histoire des radios d’Outre-mer. L’histoire de la radio en Outre-mer fut toujours marquée par une concurrence entre le secteur privé et le secteur public. En effet, dans les années 20 et 30, l’État français n’installera aucune radio dans les territoires d’Outre-mer, préférant envoyer des émissions en ondes courtes depuis la métropole et destinées à couvrir l’empire colonial français. C’est pourquoi, “Le Poste Colonial” est créé en 1930 pour réaliser des émissions à destination de l’Outre-mer. Ensuite, il deviendra “Paris Mondial” en 1937 pour s’opposer à la propagande nazie. Puis, en 1941, après une interruption liée à l’occupation allemande, le gouvernement de Vichy relance une radio en ondes courtes à destination des colonies : elle s’appelle désormais “La Voix de la France”. Évidemment, elle s’éteindra à la Libération. Mais cette période verra aussi la création de petites radios locales privées dans les territoires d’Outre-mer. Ainsi, dès 1929, “Radio Saint-Denis” émet sur l’île de la Réunion. Puis, elle est suivie par “Radio-Club” à Saint-Pierre-et-Miquelon (1930), “Radio Saïgon” en Indochine (1930), “Radio Nouméa Amateur” en Nouvelle-Calédonie (1937), “Radio Martinique” et “Radio Guadeloupe” aux Antilles (1937). Durant la deuxième guerre mondiale, ces stations vont poursuivre leurs émissions mais leurs informations seront contrôlées par le pouvoir et les autorités locales.
En 1945, les radios privées sont interdites et les stations existantes sont nationalisées. Un programme, destiné aux colonies, est réalisé depuis Paris et complété par des émissions locales. En conséquence, toutes les radios d’Outre-mer sont rattachées à la RDF (Radiodiffusion Française) en 1945. La RDF deviendra la RTF (Radio Télévision Française) en 1949. En 1954, l’État crée la RFOM ( Radiodiffusion de la France d’Outre Mer). Elle est destinée à chapeauter les radios d’outre-mer. Puis, en 1955, elle devient la SORAFOM (Société de Radiodiffusion de la France d’Outre-Mer). Les radios et télévisions d’Outre-mer sont rattachées à la nouvelle société FR3 en 1975. A cette occasion, elles changent toutes de nom pour insérer avant leur nom le sigle FR3. En 1982, une nouvelle réforme retire les radios à FR3 et en Outre-mer, une nouvelle société chapeaute les radios et les télévisions : la “Société de Radiodiffusion et de Télévision pour l’Outre-mer” (RFO). Donc, on remplace le sigle FR3 par RFO dans tous les noms des radios. En septembre 1998, RFO change de nom pour s’appeler : “Réseau France Outre-mer” (RFO). Même si le sigle ne change pas, les radios retrouvent leur appellation d’origine (sans RFO). Mais en 2010, France Télévisions, qui contrôle désormais RFO, décide de changer une nouvelle fois le nom des radios qui doivent rajouter “Première” derrière leur nom. Car France Télévisions veut rajouter le n° 1 à l’ensemble de ses chaines de télévisions : France 2, France 3, France 4, France 5… Mais en 2018, on change une nouvelle fois le nom de l’ensemble des radios d’Outre-mer qui doivent maintenant rajouter “La Première” : Martinique La Première, Guyane La Première, etc… Cependant, ces multiples changements de noms et de sociétés mères des chaines d’Outre-mer ne vont pas empêcher leur développement et leur implantation locale. Puis, leur numérisation et la création de portails internet, avec la multiplication des podcasts, va également en faire de vraies entités multimédias. Quant au secteur privé, de concentrations en rachats divers, il va aussi profondément muter en Outre-mer. Si les réseaux de la métropole vont s’y implanter, la constitution d’un réseau privé de l’Outre-mer sera plus difficile à élaborer. Mais avec les webradios, de nouvelles tentatives de création d’un réseau privé de radios d’Outre-mer semble envisageable et sur le point de se constituer.