Jusque dans les années 70 le Rythm and Blues, qui deviendra plus simplement le RnB, est encore imprégné du jazz, de gospel mais surtout du blues. Il va évoluer et commencer à apparaitre dans quelques petites radios de la communauté noire américaine dans les années 50, mais il reste prioritairement une musique de la rue et d’artistes indépendants. Dans les années 60, une maison de disque américaine va s’intéresser à cette musique, c’est la Motown. A partir de là, les radios vont être de plus en plus nombreuses à diffuser du RnB, de la Soul et dans les années 70, de la Funk.
Puis dans les clubs, des DJ’s vont utiliser des breaks en boucle et y rajouter des paroles avec une diction très particulière et en rimes. C’est la naissance de la culture hip-hop et plus particulièrement du rap.
En France, les quelques radios des années 70 ignorent encore cette musique urbaine et elle ne s’est développée que très timidement dans les banlieues.
Mais les radios libres des années 80 vont être soudainement un amplificateur de la musique noire américaine. C’est avant tout le RnB qui va s’imposer très vite sur toutes les antennes avec des vedettes noires américaines comme Michael Jackson, Stevie Wonder, Aretha Franklin… Ainsi le RnB quitte la rue pour envahir les discothèques, les radios FM et être écouté par une jeunesse plus diversifiée.
Quant au rap, c’est un tube qui va être le déclencheur de cette musique en France, en Europe et dans le monde. « Rapper’s Delight » de Sugarhill Gang va envahir la bande FM et sortir cette musique de son ghetto. Ce titre, très funk, utilise un break du morceau du groupe Chic, « Good Times ». Et ainsi, le rap va devenir plus grand public, intéresser les maisons de disques et exploser dans les années 80. Mais s’il se popularise, il entraine aussi une réaction dans la jeunesse des banlieues qui se l’approprie. Ainsi à coté d’artistes internationaux diffusés par les radios, vont naître aussi quantité d’artistes indépendants, sans maison de disque, qui vont perpétuer le côté urbain d’une musique qui continue à se diffuser dans la rue.
Dans les années 90, au niveau des radios, les grands réseaux nationaux vont privilégier une musique plus commerciale, même si quelques artistes nouveaux vont pouvoir y émerger. En revanche c’est surtout les petites radios associatives de banlieue qui vont ouvrir leurs micros aux jeunes artistes locaux. Le Rap n’est plus seulement américain, il est aussi français.
Parallèlement, d’autres musiques urbaines, issues de la culture jamaïcaine vont aussi se développer. Nés du Reggae, le Ragga, dance-hall et autre reggaeton vont s’imposer dans un premier temps dans les caraïbes y compris françaises, puis en métropole.
Aujourd’hui le réseau leader en France de la musique urbaine est le réseau Skyrock. Quelques réseaux nouveaux, comme depuis 1996, « Générations », se spécialisent aussi dans la musique urbaine. Quant au service public, c’est devenu la principale programmation musicale de Mouv’. Mais la musique urbaine (urban) reste aussi la couleur musicale de nombreuses radios FM et bien sûr de nombreuses webradios.
Sélection de radios proposant de la musique urbaine
Par ordre alphabétique