Histoire des radios du Grand Est. La région Grand Est, entité administrative artificielle, regroupe les trois anciennes régions Lorraine, Champagne-Ardenne et Alsace qui ont exigé d’avoir leurs noms associés à celui du Grand Est. De même, du point de vue radiophonique, les trois anciennes régions n’ont pas non plus la même histoire bien que les liens entre elles aient toujours existé.
Années 30.
D’abord c’est l’Alsace qui a ouvert le bal de la radio dans les années 30 avec une grande radio régionale « Radio Strasbourg ». Cette radio couvrait aussi la Lorraine avec des studios à Metz et à Nancy en plus de ceux de Strasbourg et Colmar.
Années 40 à 70.
Puis, à la Libération en 1945, la Lorraine s’est détachée de l’Alsace pour avoir sa propre radio de service public, « Radio Lorraine ». A partir des années 50, elle est devenue « Radio Lorraine Champagne ». En effet, le studio se trouvait à Nancy mais les émissions couvraient la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Cette dernière région ne disposait jusqu’alors d’aucune station régionale.
Années 80.
Mais ce n’est que durant les années 80 que les 3 anciennes régions ont eu chacune leur propre radio du service public, sans lien de dépendance entre elles. De même, dans les années 80, le seul point commun entre les premières radios libres alsaciennes, lorraines et champenoises fut qu’elles furent des radios de lutte antinucléaire ou sidérurgiste.
Dès 1978, des radios pirates firent leur apparition dans la région. « Radio Verte Fessenheim » en Alsace, « SOS Emploi » et « Lorraine Coeur d’Acier » en Lorraine, « Radio Chooz qui Peut » dans les Ardennes ou « Radio Manie Vesles » en Champagne, furent les pionnières. Puis le développement de la radio libre dans le Grand Est s’est avant tout fixé sur les grandes agglomérations comme Strasbourg, Metz, Nancy, Reims, Mulhouse. Mais les réseaux nationaux se sont vite accaparés des fréquences de ces villes car ils y trouvaient un marché publicitaire rentable.
Années 90.
C’est donc les petites radios associatives de faible puissance ou situées dans des petites villes qui ont résisté à l’érosion des années 90. D’ailleurs certaines existent toujours aujourd’hui. Mais si la majorité des radios du Grand Est proposent de l’information locale souvent limitée à une agglomération ou à un département. Quant aux langues régionales elles ne s’expriment que dans l’extrémité Est de la région avec l’Alsacien en Alsace et le Platt en Moselle Est.
Les réseaux régionaux.
Aucune radio locale n’a réussi à constituer un véritable réseau régional du Grand-Est. Les tentatives ont été nombreuses dès les années 80. En effet, à cette époque, Radio L de Metz ou Rockin’ Chair de Nancy ont essayé de constituer un réseau régional avant de se vendre aux réseaux nationaux. Aujourd’hui certaines radios essaient de constituer un réseau sur les anciennes régions administratives. Ainsi Top Music à Strasbourg et Radio Dreyeckland à Mulhouse constituent chacune un réseau alsacien. De même Champagne FM de Reims, monte son réseau sur la Champagne-Ardenne. Mais il est peu probable qu’elles s’étendent à toute la région Grand-Est marquée par une division culturelle qui rendrait assez périlleuse, par exemple, l’implantation d’une radio lorraine ou champenoise en Alsace et l’inverse également.
Années 2000.
Enfin, avec l’émergence des webradios à partir des années 2000, c’est maintenant plus de 130 radios qui diffusent leur programme à partir de la région Grand Est, sans compter les studios locaux des réseaux nationaux. Ces webradios ne favorisent pas une unification de la région, mais au contraire, elles en accentue la diversité.
