Histoire du rockabilly sur les radios françaises. Né dans les années 50 aux États-Unis, le rockabilly peut être considéré comme l’ancêtre du rock’n’roll et donc du rock. Il correspondait aussi à la véritable naissance de la guitare électrique « solid body » et à sa multiplication. Dès le début, c’est plus qu’un mouvement musical mais aussi un phénomène de mode. Les amateurs de rockabilly ont le cheveux gominé, le blouson de cuir noir et les filles, la robe cintrée et la queue de cheval. Si les nombreuses radios américaines privées participent à la popularité de cette musique aux États-Unis, elle aura peu de prise sur les radios francophones à part au Canada. Mais en France, la radio nationale et les radios périphériques des années 50 et 60 ignorent presque totalement ce genre de musique, à part quelques rares passages.
Il faudra attendre la fin des années 60 et les années 70, grâce à des vedettes internationales qui vont être le symbole du rockabilly et du rock’n’roll comme Elvis Presley pour que les radios européennes s’y intéressent. Mais à cette époque aux USA, le rock’n’roll des pionniers est déjà passé à d’autres sons et a évolué vers ce qu’on appelle tout simplement le rock. C’est en Angleterre qu’il renaitra dans les années 70 avec des groupes comme les Teddy Boys.
Les émissions de rock des radios françaises s’autorisaient de temps en temps des retours vers le rock’n’roll et le rockabilly comme une caution que pouvaient lui donner les fondamentaux du rock pour les puristes. En France, c’est à Paris au Golf Drouot que les premiers groupes de rock’n’roll français vont débuter : Eddy Mitchell et les « Chaussettes Noires », Dick Rivers et « Les Chats Sauvages » et évidemment Johnny Halliday. C’est l’émission d’Europe 1 « Salut les Copains » de Daniel Filipacchi qui ouvrira ses micros à ces artistes mais aussi au rock’n’roll américain. Avec le rock’n’roll américain cohabitera donc son dérivé français, le yéyé et le twist. Pour les puristes du rock’n’roll, le yéyé n’est qu’une adaptation en français des grands standards américains. Ce sont surtout les maisons de disques françaises qui vont promouvoir le yéyé afin de préserver leurs artistes français. Si l’émission « Salut les Copains » d’Europe 1 sera l’émission culte du yéyé, du twist et du rock’n »roll, elle n’est pas audible dans le sud de la France. Aussi c’est la radio périphérique Radio-Andorre, qui couvre encore à cette époque une grande partie sud de la France, qui va lancer l’émission « Spécial Blue Jeans » (SBJ) avec son animateur vedette, Jean Bonis, qu’on appelle « le pape du yéyé ».
Ce genre musical va se démoder assez rapidement pour laisser la place au rock anglo saxon. Même si certains artistes vont tenter de le relancer régulièrement, les radios des années 80, 90, 2000 vont l’ignorer à nouveau. Ce n’est qu’avec la naissance des webradios que quelques stations vont s’orienter vers cette musique qui garde ses adeptes.
