Histoire des radios de Gironde. C’est en 1924 que les ondes de Bordeaux retransmettent la première émission de la région. En effet, c’est une initiative privée qui donne naissance à “Radio Bordeaux Sud Ouest” sur les ondes moyennes. La station diffusera ses programmes musicaux jusqu’en 1940, malgré la concurrence d’une seconde radio bordelaise dès 1926. Mais cette seconde radio est due à l’initiative publique. En effet, la radio d’État “Radio Bordeaux Lafayette” est inaugurée en 1926, soit deux ans après sa concurrente privée. Elle aussi émettra jusqu’en 1940 lorsque Bordeaux, se trouvant en zone occupée, est obligée d’éteindre ses émetteurs.
Le Service public.
Après la seconde guerre mondiale, les radios privées ne sont plus autorisées à émettre. Une nouvelle “Bordeaux Lafayette” fait entendre sa voix. Elle est gérée désormais par la RDF qui deviendra RTF puis ORTF. En 1960, elle prend le nom de “Bordeaux Aquitaine”. Mais à l’éclatement de l’ORTF en 1975, c’est la société FR3 qui reprendra la gestion des radios régionales et la station bordelaise s’appelle désormais “FR3 Aquitaine Radio”.
Par ailleurs, la chaine Radio France va aussi créer une radio publique à Bordeaux en 1972 : FIB (France Inter Bordeaux). Cette radio musicale est une des petites sœurs de province de FIP Paris.
Puis, en 1982, Radio France récupère l’ensemble des radios régionales de FR3. En 1983 elle lance “Radio Bordeaux Gironde” qui se substitue à “Aquitaine Radio”. Mais elle changera encore de nom plusieurs fois : en 1986 elle devient “Radio France Bordeaux Gironde” puis en 2000, “France Bleu Gironde”.
Les radios pirates.
Dans les années 70 quelques radios pirates vont défier le monopole de la radio en Gironde. En effet, dès 1974 “Radio Pop Bordeaux” n’a pas d’autre ambition que de passer de la musique pop. Elle émettra de manière irrégulière jusqu’en 1976. Mais la plupart des radios pirates seront des radios contestataires ou d’opposition de gauche au pouvoir giscardien garant du monopole. “Radio CGT 33”, “Radio Côte d’Argent” (première version) et “Radio Oxygène” seront les plus significatives. Par ailleurs, les étudiants vont aussi lancer une “Radio Campus Bordeaux” dès 1978 sur le campus de Pessac.
Les radios libres
A partir de 1981 près d”une quarantaine de radios libres vont faire leur apparition sur les ondes de la Gironde dont près de la moitié sur la seule ville de Bordeaux. Des radios politiques de droite (Radio Bordeaux Une) ou de gauche (Radio Télé Garonne), des chrétiennes (Radio Harmonie), des Antillaises (Radio Équinoxe) vont côtoyer de gros projets commerciaux comme “Radio 100” (qui deviendra “Top Bordeaux”) lancée par le quotidien “Sud Ouest”. Radio 100 sera la radio la plus écoutée à Bordeaux en 1983 mais elle rejoindra le réseau “Europe 2” en 1987. D’ailleurs beaucoup de ces radios vont être reprises par les réseaux nationaux et d’autres vont simplement disparaître. Certaines vont perdurer et marquer le paysage radiophonique local durant plusieurs décennies comme “Studio 2000”, “La Vie au Grand Hertz”, “Radio Angora”, “Radio Sauvagine”, “Radio Bordeaux Centre”….
Mais d’autres vont réussir à parvenir jusqu’à nos jours et toujours animer la bande FM de Gironde : “La Clé des Ondes”, “Wit FM”, “Radio Entre 2 Mers”, “ARL”, “RIG”…
Peu de stations parviendront à créer un véritable réseau régional, à part Wit FM qui dispose d’un petit réseau de fréquences, et jusqu’en 1991 “Studio 2000”.
Néanmoins, un réseau national aura sa source en Gironde : Celui de “Kiss FM” né à Bordeaux en 1986 et qui va racheter les fréquences de l’ancien réseau CFM et se développer en France. “Kiss FM” fusionnera avec le réseau nordiste Métropolys en 1990 et disparaitra.
Les webradios
A partir des années 2000, la limitation du nombre de fréquences FM et le retard de la RNT vont favoriser l’émergence de nombreuses webradios sur la région de Bordeaux. Certaines vont faire revivre d’anciennes radios FM disparues comme “Fréquence Bordeaux”. D’autres vont se spécialiser sur un créneau musical pointu comme “Hard Rock Station”.