Les archives radiophoniques privées. Si les radios publiques ont développé des centres d’archives à partir des années 40 et plus activement à partir des années 70, les radios privées sont le parents pauvres de l’archivage radiophonique. En effet, ni les grandes radios périphériques ni les radios libres puis les réseaux commerciaux n’ont eu de services d’archives organisés et publics.
Jusque dans les années 80, la plupart des émissions des grandes radios périphériques françaises ne faisaient pas l’objet d’un enregistrement systématique. Et ces stations ne se préoccupaient pas d’entretenir un service d’archives. Il faudra attendre 2001 pour que les émissions des grandes radios nationales fassent l’objet d’un dépôt légal à l’Ina.
Par ailleurs les centaines de radio libres qui vont envahir les ondes à partir des années 80 ne feront pas l’objet non plus d’enregistrements systématiques de leurs émissions. Seules quelques animateurs, techniciens ou auditeurs ont fait des enregistrements d’émissions dans des conditions souvent précaires et aléatoires. Puis l’autorité de régulation, aujourd’hui le CSA, a exigé l’enregistrement des émissions et leur conservation durant une durée de 1 mois pour répondre à une éventuelle demande de transmission. Mais ce n’est pas pour autant que les radios conservèrent leurs archives radiophoniques.
A partir de la fin des années 90, ce sont des passionnés de radio qui lancèrent des recherches auprès des particuliers pour récolter cassettes, bandes sonores, photos, objets publicitaires et ouvrages divers sur la radio. Ainsi des archives privées des radios périphériques et surtout des radios libres des années 80 ont pu être constituées peu à peu.
Ce n’est qu’en 1998 qu’un premier site privé d’archives radiophoniques fut mis en ligne : “L’encyclopédie des radios françaises”, ancêtre de “100 ans de Radio”, commença à partager ses archives sur le net. Il fut suivi d’un second site en 2000 : le site de “Schoop”. Ces sites sont toujours en ligne mais ont été suivis par de nombreuses autres initiatives ce qui permet aujourd’hui d’avoir un accès gratuit et facile à des quantités de documents.
Les archives sonores en ligne proviennent uniquement de personnes privées, de collectionneurs de sons, d’anciens animateurs. Elles sont encore extrêmement partielles et disparates. En revanche les archives iconographiques commencent à être abondantes, notamment depuis le développement des réseaux sociaux.
Après les années 2000 et la numérisation des radios, les enregistrements numériques se multiplièrent, et avec eux le développement des podcasts. Toutes ces émissions enregistrées constituent aujourd’hui un véritable patrimoine radiophonique et les sites de podcasts ont apporté leur pierre à l’édification de ce patrimoine.