Le service public de 1926 à aujourd’hui.
1926- 1939
Donc la première radio du service public commence ses émissions en 1926. Bien qu’elle bénéficie de l’infrastructure des PTT pour ses retransmissions en direct de concerts et de manifestations, elle manque de moyens et a du mal à concurrencer la dynamique radio privée « Radio-Toulouse ». En effet cette dernière est plus divertissante, plus populaire et surtout moins austère que la radio d’État, « Toulouse -Pyrénées ».
1940- 1945
A partir de 1940, la convention d’armistice permet aux radios privées de la zone Sud de reprendre leurs émissions. Mais les radios d’État cessent leurs programmes régionaux. En conséquence, l’émetteur de « Toulouse-Pyrénées » sert de relai à la nouvelle « Radio Nationale » de Vichy. Mais les studios toulousains du « 78 allées Jean-Jaurès » continuent à enregistrer des émissions qui sont envoyées à Vichy. De même, les studios de Marseille ou de Lyon le font également pour alimenter le programme de la « Radio Nationale ». En 1944, l’émetteur est dynamité par les Allemands avant leur départ. Alors un émetteur provisoire reprend les émissions de la Libération. C’est ainsi que « Toulouse-Pyrénées » renait et va se développer durant les décennies suivantes.
1945 – 1984
En effet, « Toulouse-Pyrénées » est débarrassée de sa concurrente « Radio Toulouse » puisque les radios privées seront interdites en France de 1945 à 1981. Elle va étendre sa zone de diffusion au grand sud et va être beaucoup plus distrayante que son ancêtre d’avant guerre. Mais la concurrence viendra maintenant des radios périphériques. « Toulouse-Pyrénées » sera gérée par la RDF, la RTF et l’ORTF. En 1975, comme toutes les radios et télévisions régionales, elle sera rattachée à FR3 et prendra le nom de « FR3 Midi-Pyrénées ». Par ailleurs, en 1973, Toulouse va bénéficier d’une seconde radio publique, la musicale FIT (France Inter Toulouse), petite sœur de FIP Paris. Mais en 1982, « Radio-France » remplace FR3 pour la gestion des radios régionales.
1984 à 1997.
En 1984, Radio France lance « Radio-France Toulouse » qui remplace « FR3 Midi Pyrénées ». La station est construite sur le modèle des radios citadines que Radio-France installe dans les grandes villes de France comme Lyon, Marseille ou Nice, par exemple. Désormais la station n’émet qu’en FM et ne couvre plus que Toulouse.
Mais ce modèle va s’avérer être un échec car les radios libres vont être beaucoup plus écoutées que les radios du service public dans les centres urbains. Donc en 1987, Radio-France veut réduire ses coûts à Toulouse et fusionne les antennes de FIP Toulouse (ex FIT) et de « Radio-France Toulouse ». En fait c’est le fil musical de FIP qui occupe l’antenne avec quelques journaux d’informations locales et quelques émissions de service. Mais la station continue à s’appeler « Radio France Toulouse »…. jusqu’en 1997 où un nouveau projet va naître.
1997-2011
En effet, Le PDG de Radio France veut mettre fin à la la radio régionale de Toulouse. Pour cela, et pour ménager les syndicats et réemployer le personnel de la station, il décide de lancer, depuis Toulouse, une nouvelle radio nationale dédiée au jeunes : c’est la naissance de la radio » Le Mouv’ « . Le Mouv’ remplace « Radio-France Toulouse » dans ses studios et sur son émetteur et va développer d’autres réémetteurs en France. Quelques décrochages très limités pour des infos et la météo locale seront préservés sur l’émetteur de France Info. Par ailleurs, lors de la catastrophe d’AZF en 2001, une station provisoire sera lancée par Radio-France sur Toulouse. En effet, « M’ Toulouse » ne vivra que d’octobre 2001 à février 2002. Mais elle sera un média de solidarité entre les habitants et les services publics.
2011 à aujourd’hui.
En 2011, après 15 ans de silence, excepté la courte expérience de M’Toulouse, Radio France relance une radio locale à Toulouse et le Mouv’ déménage à Paris. Ainsi naît « France Bleu Toulouse ». Mais comme dans les années 20, la concurrence « privé-public » va s’exacerber. En effet, les radios privées de la ville et leur syndicat, le SIRTI, vont s’opposer à cette création sous prétexte que les fréquences sont rares et que Radio–France veut exercer son droit de préemption au détriment des radios privées.
La station se fera malgré tout. En 2017, la station aura réussi à constituer un réseau de 12 fréquences et donc d’étendre sa zone d’écoute bien au delà de Toulouse. C’est pour cela qu’elle prend le nom de « France Bleu Occitanie ». La station a installé ses studios à l’adresse historique du « 78 allées Jean Jaurès », le siège historique de la radio d’État à Toulouse depuis 1926, même si le bâtiment initial a été reconstruit.
1925 – 1944 : L’empire radiophonique de Radio Toulouse.
Mais si le service public a une longue histoire à Toulouse, la radio privée la plus puissante de France y sera née également. Radio-Toulouse, née en 1925 va être entendue dans une grande partie de la France grâce à son puissant émetteur OM. Elle va être une réussite commerciale, ce qui va lui permettre de racheter d’autres stations de province comme celles de Bordeaux, Agen, Montpellier ou « Radio Ile-de-France » à Paris. Sa régie va avoir une emprise sur des radios belges, espagnoles, portugaises.
Mais son propriétaire, Jacques Trémoulet, pressentant les velléités de l’État d’imposer un monopole qui interdirait les radios privées sur le territoire français, va lancer sa propre radio périphérique en Andorre dès 1939 : C’est la naissance de « Radio-Andorre ». « Radio-Andorre » est créée pour remplacer « Radio-Toulouse » si demain les radios privées sont interdites. Grâce à son puissant émetteur, elle couvre dans la journée la moitié sud de la France et la moitié nord de l’Espagne et la nuit, on peut l’entendre dans toute l’Europe. Évidemment la régie de Radio-Andorre sera la même qu’à Radio Toulouse.
Les années 40
En 1940, toutes les radios privées du Nord de la France sont obligées de se taire, mais celles du Sud peuvent reprendre leurs émissions. En fait, seule Radio Toulouse va véritablement continuer et même développer son activité, les autres radios privées du Sud n’auront plus qu’un programme local très limité. Radio-Toulouse va devenir la tête de réseau de la Fédération Française des Radios Privées qui diffuse un programme unique le soir sur la totalité des émetteurs privés du Sud de la France. Quant à Radio-Andorre, elle va également développer son activité et rester la seule radio périphérique française totalement libre et non contrôlée, ni par Vichy ni par les nazis.
Malheureusement la Libération ne va pas être favorable à l’empire radiophonique de Radio Toulouse. Les stations privées vont être interdites en France, Radio Toulouse va être dynamitée par les Allemands avant leur départ et ne renaitra plus. D’autant que son propriétaire sera accusé de collaboration et obligé de fuir en Espagne. Mais Radio-Andorre, protégée par l’État andorran va poursuivre ses émissions, toujours sous le contrôle de Jacques Trémoulet, l’ancien patron de Radio-Toulouse.
Les radios périphériques à Toulouse.
Les années 50 vont être le règne des radios périphériques. Deux stations créées à l’initiative de Jacques Trémoulet vont couvrir la région et surtout y récolter des recettes publicitaires : Radio-Andorre dont il reste l’unique propriétaire et Radio-Monte-Carlo qui, bien qu’officiellement privée, appartient désormais à l’État français. Les deux stations possèderont un bureau à Toulouse et un petit studio secondaire pour des interviews de personnalités de passage.
Mais en 1958, l’État français, qui veut tuer « Radio-Andorre » qu’il ne contrôle pas, va lancer sa propre radio périphérique « Radio des Vallées », qui deviendra « Sud Radio » avec un émetteur en Andorre. Dans un premier temps la station aura ses studios principaux en Andorre et, comme Radio-Andorre, un petit studio d’appoint à Toulouse.
Mais la Principauté d’Andorre décidera d’interdire « Radio-Andorre » et « Sud Radio » sur son territoire en 1981. En conséquence, Radio-Andorre va se taire définitivement et Sud-Radio, avec la protection de l’État français, va rapatrier la totalité de ses studios à Toulouse et utiliser un émetteur TDF près de Toulouse. Avant même le développement des radios libres, Toulouse va donc devenir, avec Paris et Nice, la seule ville de France à posséder une radio publique et une radio privée puissante et structurée depuis plus de 20 ans. Elle y restera durant 36 ans, puisque « Sud Radio » quittera Toulouse pour Paris en 2017.
Les radios pirates.
A Toulouse, comme ailleurs, la fin des années 70 va voir naître des antennes pirates. Elles sont souvent animées par des jeunes étudiants de gauche qui contestent le monopole d’État de la radio. Mais elles peuvent être aussi animées par des passionnés de radio qui ne sont pas des militants politiques et qui veulent juste apporter une programmation différente du service public ou des périphériques.
C’est ainsi que nait, dès 1975, « Radio Cambos », discrète station qui n’émet que quelques heures par semaine mais qui va se développer à partir de 1981 avec la fin du monopole. Malheureusement, elle disparaitra en 1983. Mais une autre pirate, plus politique et militante, va alimenter la chronique judiciaire. En effet, « Radio Barbe Rouge » va faire l’objet de 7 saisies de son matériel pour diffusion illégale entre 1977 et 1981. Mais en 1981 elle devient « Canal Sud ». « Canal Sud », même si elle n’a plus son côté subversif du début, continue à donner la parole aux minorités et refuse de rentrer dans la logique capitaliste en restant associative.
Enfin une troisième radio pirate va s’inscrire dans l’histoire de la radio en Haute-Garonne : « Radio Galaxie ». Elle nait discrètement en 1977 à Rieux Volvestre et joue la carte de la proximité, malgré son nom. Elle est toujours sur les ondes aujourd’hui, ce qui est une performance en soi-même.
Les radios libres.
A partir de 1981, Toulouse ne va pas être épargnée par l’explosion des radios libres et les radios de Haute-Garonne vont être nombreuses. Mais la ville rose présente une particularité que ne possèdent pas les autres villes françaises, c’est que son marché publicitaire radiophonique est déjà ratissé par « Sud Radio » qui a une antériorité de plus de 20 ans sur la région. La station va d’ailleurs multiplier les émetteurs sur toute la région pour améliorer ses conditions d’écoute partout. Ainsi, cette situation ne va pas permettre le développement d’autres stations privées commerciales. Même les réseaux nationaux vont avoir du mal à s’imposer sur Toulouse dont l’auditoire reste très attaché à « sa » radio, Sud-Radio.
En revanche cela va permettre le développement de petites radios originales, de statut associatif, sur des créneaux qui n’intéressent pas les radios commerciales.
Les radios associatives.
« Radio Mon Païs » lancée par la CGT dès 1980 va évoluer pour devenir une radio de promotion de la culture locale, mais toujours engagée dans les combats de gauche. Elle est toujours sur les ondes. « Radio FMR », déverse des décibels de rock depuis 1981 sur la ville rose et elle a toujours son auditoire fidèle. « Radio Occitania » veut, elle, promouvoir les langues régionales et la culture occitane. Elle le fait depuis1981. Toulouse étant une importante ville universitaire, elle se dote en 1983 d’une radio étudiante « Radio Campus » qui émet toujours.
Dans le reste du département quelques petites radios de proximité des années 80 vont aussi résister à l’usure de temps et parvenir jusqu’à nous : « Radio Muret », « Radio Contact » ou « Radio de la Save ».
Quant aux radios religieuses elles aussi vont être assez pérennes. Si les radios chrétiennes vont se regrouper dans les années 90 au sein de « Radio Présence », la radio juive « Radio Kol Aviv » existe depuis 1982.
Les radios commerciales
« Sud Radio » occupant tout l’espace des radios commerciales sur Toulouse, il sera difficile pour elles de se développer. La plupart des radios commerciales de la ville vont être reprises par les réseaux nationaux, seule alternative à « Sud Radio ».
Néanmoins les projets ne vont pas manquer. Le quotidien « La Dépêche du Midi » va lancer sa radio en 1985 et va l’appeler « Radio Toulouse » en référence à la radio historique de la ville. Mais en 1991, elle rejoindra le réseau Chérie FM . D’autres radios vont laisser leur empreinte comme « Fréquence Lazer », « Radio Capitole », « Radio Centre Ville », « Radio Soleil », « TSF 100″… Elles seront presque toutes reprises par les réseaux nationaux. Même les radios périphériques du nord comme RTL et Europe 1 essaieront de reprendre des fréquences et produire des décrochages régionaux à Toulouse. Mais abandonneront rapidement le projet pour émettre en passif.
Enfin, c’est lorsque Sud Radio va cesser d’être une radio régionale pour adopter un format national au début des années 2000, que le besoin de créer une grande radio commerciale toulousaine va se faire ressentir. Ainsi « Toulouse FM » est lancée en 2008 avec beaucoup de professionnalisme et des moyens conséquents. Puis, Sud Radio va quitter définitivement Toulouse pour Paris en 2017, laissant le champ libre à « Toulouse FM », seule radio de catégorie B de la ville.
« Toulouse FM » fait partie du groupe toulousain Mediameeting qui va reprendre plusieurs autres radios du sud de la France et racheter A2PRL, importante banque de données pour les radios en France, basée, elle aussi à Toulouse.
Les réseaux locaux.
Si « Toulouse FM » dispose désormais de plusieurs fréquences dans le département, les réseaux régionaux nés à Toulouse n’ont pas été pérennes. Néanmoins, une station originaire de l’Ariège, « Pyrénées FM » a installé ses principaux studios à Toulouse et constitue désormais un réseau multi départemental puisqu’elle est aujourd’hui présente sur l’Ariège, l’Aude, les Pyrénées-Orientales, l’Andorre et sur le DAB+ à Toulouse. Si elle est de statut associatif, elle a développé des partenariats avec Toulouse FM qui l’avait d’abord hébergée dans ses locaux toulousains… « Toulouse FM » et « Pyrénées FM » semblent être les projets les plus ambitieux de la région.
Les webradios.
Parmi les radios de Haute-Garonne, les webradios occupent désormais une place non négligeable. En effet, elle occupent plusieurs créneaux encore inexploités jusque là. Ainsi, certaines se sont spécialisées sur des créneaux musicaux pointus qui vont de l’accordéon au métal, en passant par la musique de film ou les chansons pour enfants. Certaines comme Meidiadix ou RJM, vont proposer des bouquets de webradios. Puis d’autres s’adresse à des minorités comme les Ukrainiens ou les adeptes de la langue Occitane. Enfin les radios de Haute-Garonne du passé ayant généré de nombreux animateurs professionnels, certains ont décidé d’ouvrir leur propre webradio comme « Les Sudistes La Radio » animée par un ancien de Radio-Andorre et Sud Radio.
Aujourd’hui les radios de Haute-Garonne sont près d’une cinquantaine à émettre sur le département. Ainsi Toulouse reste toujours une des capitales radiophoniques françaises digne de son passé dans ce domaine.
Les radios FM de Haute-Garonne.
- Radios du service public
France Bleu Occitanie
Toulouse
- Catégorie A : Radios associatives locales
Altitude FM
Blagnac
Booster FM
Toulouse
Pyrenèus
Cierp-Gaud
Radio – Radio +
Toulouse
Radio Axe-Sud
Muret
Radio de la Save
Montaigut-sur-Save
Radio FMR
Toulouse
Radio Galaxie
Rieux-Volvestre
Radio Kol Aviv
Toulouse
Radio Mon Païs
Toulouse
Radio Néo Toulouse
Toulouse
Radio Occitania
Toulouse
Radio Présence
Toulouse
RCF Occitanie
Toulouse
- Catégorie B : Radios commerciales locales indépendantes
100 % Radio
Toulouse
Pyrénées FM
Ramonville Saint-Agne
Toulouse FM
Toulouse
- Catégorie C : Radios commerciales locales affiliées à un réseau
Chérie FM Toulouse
Toulouse
Europe 2 Midi-Pyrénées
Toulouse
Fun Radio Toulouse
Toulouse
Nostalgie Toulouse
Toulouse
NRJ Toulouse
Toulouse
RFM Sud-Ouest
Toulouse
RTL2 Toulouse
Toulouse
Les webradios de Haute-Garonne
In Love Radio
Thil
Kosmo Radio
Toulouse
Le Bon Mix
Toulouse
Lounge Musik
Toulouse
Master
Toulouse
Metal Invasion
Toulouse
Radio2 L’Hers
Castanet
Radio Accordéon
Thil
Radio Noël
Thil
Radio Enfant
Thil
Radio Musicos
Toulouse
Radio Sans Pub
Thil
RJM Radios
Toulouse
Succès d’Hier
Thil
Les archives radiophoniques de Haute-Garonne
Schoop.fr
Les anciennes radios de Haute-Garonne sur Schoop.fr
Autres sites radiophoniques de Haute-Garonne
A2PRL
Fournisseur de contenus radiophoniques
Com’Equip
Matériel pour les radios
CRL
Collectif des Radios Libres Occitanie.
Dab +
Liste des radios Dab + de Toulouse
Good Morning Toulouse
Podcast d’émissions de radio
Mediameeting
Site du groupe propriétaire de plusieurs radios du sud de la France.
Mém’Audio
Création sonore et plateforme de podcasts
Microsillons
Production de contenus sonores pour des radios partenaires
Streamakaci
Hébergeur de flux radios.