Aucune radio privée et aucun studio de l’INR, la radio nationale, n’existait dans la Province de Namur avant la seconde guerre mondiale. Mais l’écoute sur Ondes Moyennes de l’INR et des radios privées de Liège ou du Hainaut était possible. A partir de 1933, la puissante Radio-Luxembourg était également très écoutée dans la Province.
A la Libération en 1944, c’est un poste de radio clandestin de la Résistance qui va donner naissance au premier studio wallon de Namur et au Centre de Production » Namur-Luxembourg-Brabant wallon » qui sera incorporée à la radio d’Etat, l’INR. La station de Namur (Radio Namur) obtiendra une fréquence, le 202 m. Les radios privées n’ayant plus l’autorisation d’émettre, l’INR comblait ce vide en entretenant des studios régionaux qui produisent des émissions qui seront ensuite diffusées sur la fréquence 267m OM qui couvrait toute la Wallonie. Mais cette production restait modeste.
Il faudra attendre la fin des années 70 pour que des radios pirates fassent leur apparition dans la province de Namur. « Radio Eau Noire », née de la mouvance anarchiste diffuse une première émission en mars 1978 à Couvin. La radio s’oppose à la construction d’un barrage sur la rivière « L’Eau Noire ». Si la station n’aura pas une longue durée d’existence, elle sera considérée comme la toute première radio libre de Belgique. D’autres radios libres s’infiltreront dans la brèche du monopole et émettront clandestinement dans toute la Province avant qu’elles ne soient autorisées officiellement en 1980. Les petites radios locales au ton amateur vont être nombreuses et beaucoup vont s’éteindre au cours des années 80 et 90. Quelques unes traverseront néanmoins les décennies comme « Radio Chevauchoir ».
Les années 2000 vont voir la naissance des webradios mais aussi la numérisation des radios FM et leur extension sur le web. Les petites radios rurales vont également sauter le pas et s’adresser à un public plus large que celui qui habite dans le cercle de quelques kilomètres qui entourent l’émetteur. Aujourd’hui elles cohabitent avec des radios plus professionnelles qui s’adressent à un public plus citadin et plus jeune, amateur de musique électronique.
