Des années 20 aux années 40.
Dès 1925, une radio privée va s’imposer sur toute la région constituée aujourd’hui par l’entité administrative « Occitanie », c’est « Radio Toulouse ». Cette radio sera l’une des radios privées les plus puissantes de France, audible sur la quasi-totalité du territoire français et plus particulièrement sur la moitié sud grâce à son puissant émetteur en ondes moyennes. Elle va marginaliser les autres radios privées du Sud et même en prendre le contrôle comme ce fut le cas de « Radio-Montpellier » ou en Aquitaine de « Radio Bordeaux Sud-Ouest » et de « Radio Agen ». En revanche, « Radio Nîmes » et « Radio Béziers » vont plutôt décliner les offres de « Radio Toulouse » et se tourner vers ses concurrents, les groupes radiophoniques parisiens.
Mais durant l’occupation, c’est encore « Radio Toulouse » qui va s’imposer partout en créant la « Fédération Française des Radios Privées » qui réalisera un programme commun à toutes les radios privées du sud de la France.
Face à cette hégémonie privée, l’État va investir dans la construction de radios d’État. Sur la zone d’influence de « Radio Toulouse » il va lancer trois radios pour la concurrencer : « Toulouse Pyrénées », « Bordeaux Lafayette » et « Montpellier-Languedoc ». Mais ces stations n’auront pas la popularité de « Radio Toulouse » qui va s’imposer comme « la » radio régionale du Midi de la France.
Des années 40 au années 70.
A la Libération, la concurrence entre le privé et le public va être réglée par le monopole d’État de la radio, interdisant toute radio privée sur le territoire. « Radio Toulouse » et ses petites consœurs privées du Sud de la France vont être contraintes au silence. Mais les propriétaires de « Radio Toulouse » avaient déjà anticipé cette situation depuis longtemps. En effet, dès 1939, ils avaient construit une puissante station dont l’émetteur échappait à la réglementation française puisque situé en Principauté d’Andorre.
C’est ainsi que « Radio Andorre » va devenir la nouvelle radio privée du sud et sud-ouest de la France. Seule la partie sud-est va lui échapper avec l’influence d’une autre radio périphérique, « Radio Monte-Carlo » qui déverse ses programmes publicitaires sur la Côte -d’Azur, la Provence et une partie du Languedoc.
La réaction de l’État va se faire à plusieurs niveaux.
D’une part, il va créer une grande région radiophonique qui couvre toute l’Occitanie actuelle avec comme siège sa radio de Toulouse. Sa radio de Montpellier, qui dépendra administrativement de Toulouse, va néanmoins créer des studios avec des décrochages locaux à Nîmes et à Perpignan. Si l’on rajoute la station d’État de Bordeaux, c’est donc 5 radios d’État qui vont concurrencer « Radio Andorre » sur sa zone d’écoute.
D’autre part, l’État français va vouloir assécher le marché publicitaire de Radio-Andorre, en orientant vers le Sud-ouest au maximum l’émetteur de la radio périphérique « Radio Monte-Carlo » dont il est l’actionnaire majoritaire. Mais cela ne suffisant pas, il va créer, en 1958, sa propre radio périphérique en Andorre, et en être l’actionnaire à 99 % : « Radio des Vallées » qui deviendra « Sud Radio ».
Mais à la fin des années 70, si Radio Andorre va effectivement s’essouffler, la lutte privé-public va se jouer sur un autre terrain.
En effet, la jeunesse, issue de mai 68, va contester ce monopole et vouloir créer des radios ouvertes à la liberté d’expression. Ainsi les grandes villes d’Occitanie vont voir fleurir les émetteurs clandestins et les radios pirates.
C’est une d’entre elles qui va porter cette lutte sur le terrain judiciaire à Montpellier. « Radio Fil Bleu », dirigée par des avocats et des politiciens, va contester le monopole par différents procès. Si l’État arrivera néanmoins à la faire taire, le combat va être gagné par les partisans de la fin du monopole. En effet, l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 va mettre fin au monopole et provoquer l’éclosion de centaines de radios privées en Occitanie.
Les années 80
Alors qu’en France, le monopole d’État éclate, en Principauté d’Andorre c’est l’inverse qui se produit. Les autorités andorranes veulent mettre fin aux deux radios privées sur leur territoire. Cela va avoir pour conséquence la fermeture définitive de « Radio-Andorre » et le départ pour Toulouse de « Sud-Radio ». Ainsi, le marché publicitaire des nouvelles radios d’Occitanie va être ratissé par « Sud Radio » qui va s’imposer comme la grande radio commerciale en Occitanie. Ses studios sont désormais à Toulouse et elle va multiplier les émetteurs sur toute la région. Cela va retarder la constitution de nouveaux réseaux régionaux.
La presse locale, comme le Midi-Libre ou la Dépêche, va essayer de lancer ses propres radios mais l’expérience sera de courte durée et les émetteurs finiront par retransmettre les nouveaux réseaux nationaux venus de Paris.
Le seul succès de ces années 80 va être le lancement de petites radios associatives jouant un véritable rôle social ou culturel sur la région. Par exemple, l’Occitan ou le Catalan, les deux principales langues régionales parlées en Occitanie, vont avoir leurs stations dédiées. D’autres radios d’Occitanie vont jouer la carte de la proximité et donner la parole aux habitants des petites villes et des villages occitans. Dans les centres urbains, comme Toulouse, Montpellier, Nîmes, Béziers, Perpignan, ce sera aussi l’éclosion de radios communautaires, de radios confessionnelles, de radios étudiantes, de radios destinées aux adolescents ou à leurs grands parents.
Les années 90 et 2000
Cette période va être marquée par le développement des réseaux nationaux sur la région. Quelques réseaux régionaux vont tenter de se développer, mais avec difficulté. Il faudra attendre la décision de « Sud Radio » d’abandonner son profil régional pour des ambitions nationales pour que le marché local soit en demande de constitution de véritables réseaux régionaux. Paradoxalement, ils ne vont pas se constituer à partir des grandes villes, mais plutôt des départements ruraux où les radios sont rares.
C’est ainsi que « Totem » va se développer dans les années 2000 en partant de l’Aveyron. Elle couvre aujourd’hui 12 départements. De même, « 100% » est lancée en 2000 depuis le Tarn. Elle couvre, elle aussi, 12 départements. D’autres radios, qui ont constitué des réseaux départementaux ont aujourd’hui des ambitions régionales. L’histoire n’est donc pas terminée. Les prochaines s’appelleront-elles « Toulouse FM », « Pyrénées FM » ?
Les webradios.
Au début des années 2000, toutes les radios FM se sont numérisées et elles sont désormais écoutables sur le web. Mais la marginalisation des émetteurs au profit du web va aussi multiplier les nouvelles webradios qui vont s’installer sur des créneaux pointus. En effet, si elles choisissent des niches de marché comme les amateurs d’opéra, d’acid techno ou de Salsa elles peuvent aussi se positionner sur des zones rurales jusque là abandonnées par les FM.
Pour le moment, elles vivent comme les radios libres des années 80 : de nombreuses créations, de nombreuses disparitions, un équilibre financier encore incertain… mais le paysage continue de se dessiner.
Le service public.
Après près de 100 ans d’histoire dans la région, le service public est constitué aujourd’hui de 4 radios locales : « France Bleu Occitanie » à Toulouse, « France Bleu Hérault » à Montpellier, « France Bleu Gard Lozère » à Nîmes et « France Bleu Roussillon » à Perpignan.
Les radios d'Occitanie mises en avant
Musique électronique
Web radio electro underground avec des émissions et des deejays en mix tous les jours.
Sites radiophoniques d'Occitanie
radioscope
Liste de toutes les fréquences, ville par ville, du Languedoc-Roussillon.
radioscope
Liste de toutes les fréquences, ville par ville, de Midi-Pyrénées.
ARRA
Assemblée régionale des Radios Associatives Occitanie / Pyrénées – Méditerranée
CRL
Collectif des Radios Libres Occitanie.