Durant l’occupation.
De 1940 à 1942, la région est en zone dite « libre », c’est-à-dire sous le contrôle du gouvernement de Pétain à Vichy. « Alpes Grenoble » sera un relai passif de la radio nationale, « Lyon la Doua » également mais avec néanmoins quelques décrochages locaux et la radio privée « Radio Lyon » reprendra ses émissions. En effet, elle compte comme actionnaire principal Pierre Laval, numéro deux du régime de Vichy. Par ailleurs c’est en Auvergne, à Vichy qui devient le siège du gouvernement français collaborationniste, qu’est installée la nouvelle radio nationale du pays. Ses studios seront installés au casino de la ville et un réseau d’émetteurs relaiera ses programmes dans la zone non occupée.
A la Libération.
Désormais les radios privées sont interdites. La Radio Nationale de Vichy se tait définitivement et Paris retrouve le siège de la nouvelle radio d’État, la RDF qui deviendra RTF puis ORTF. Mais dans la région, une nouvelle radio régionale contrôlée par la RDF s’installe à Clermont-Ferrand » Radio Clermont-Auvergne ». Ainsi elle complète les deux autres radios de la région « Radio Alpes Grenoble » et la nouvelle « Radio Lyon » désormais radio d’État.
Dans les années 70.
Les années 70 vont être marquées par une contestation du monopole d’État en matière radiophonique. Aussi quelques radios pirates vont éclore un peu partout sur la région. Pour les contrer, l’État va les brouiller et les saisir mais va aussi lancer quelques nouvelles radios qui répondent à un plus grand besoin de proximité mais aussi à une nécessité de reconquérir un auditoire plus jeune, séduit par les radios pirates.
Dans cette perspective, FIL est lancée à Lyon en 1972 avec une programmation musicale et des infos de service. De même, pour toucher les touristes des sports d’hiver dans les Alpes, Radio France et FR3 vont lancer des stations temporaires : « Radio Val d’Isère » et « FR3 Mont-Blanc ». Ces expériences seront sans suite, à part FIL, qui deviendra FIP Lyon et qui survivra jusqu’en 2000.
Quant aux radios pirates, très peu survivront au delà des années 70. Mais elles vont créer des vocations et une nouvelle génération d’animateurs qui alimenteront les radios libres des années 80. Parmi les rares radios pirates qui vont arriver jusqu’à nous, il faut citer la lyonnaise « Radio Canut », mais aussi « Radio Dio » à Saint Étienne ou « Radio Ellébore » à Chambéry.
Les années 80 et 90.
1981 marque la fin du monopole d’État. De fait, plusieurs centaines de radios libres vont éclore partout dans la région y compris dans des zones rurales. Politiques, confessionnelles, communautaires, municipales, les nouvelles radios associatives et non commerciales vont être la majorité, mais le manque de moyen et les limites du bénévolat feront que peu d’entre elles arriveront jusqu’à nous. Par ailleurs quelques gros projets commerciaux vont aussi être lancés dans la région.
Si le projet « Radio Mont-Blanc » va être réduit à néant par les pouvoirs publics, quelques radios commerciales vont néanmoins trouver leur marché, essentiellement dans les grandes villes et en particulier à Lyon. Une d’entre elle, « Radio Nostalgie », va d’ailleurs devenir un important réseau national. Dans une autre mesure, la radio chrétienne « Radio Fourvière » de Lyon va aussi constituer un réseau de radios chrétiennes dans toute la France et en Belgique : « RCF ».
Les réseaux régionaux.
D’autres radios vont à la fois combiner un réseau régional ou départemental mais aussi racheter d’autres radios dans toute la France. Radio Scoop ou Radio Isa vont multiplier les fréquences dans la région sans avoir, cependant, une hégémonie monopolistique. « RVA » va se concentrer sur les 4 départements auvergnats, « Alpes 1 » sur les Alpes, « La Radio Plus » va multiplier les fréquences sur la Savoie et la Haute Savoie.
Un groupe radiophonique puissant va aussi se constituer à Lyon avec le lancement et le contrôle de plusieurs radios. En effet, « Espace Group » possède aujourd’hui 200 fréquences en France et contrôle les radios de la région « Radio Espace », « Virage Radio », « RVA », « ODS Radio », « La Radio Plus », « Durance FM », « Alpes 1 Grenoble ». Par ailleurs ce groupe a pris aussi le contrôle d’autres réseaux nationaux comme « Générations » (Ile-de-France), « MFM Radio », « Jazz Radio »…
Quant au service public, il va connaitre des fortunes diverses. S’il va créer en 1983 une nouvelle radio départementale « Radio Drôme », il va aussi fermer ses radios lyonnaises trop concurrencées. En effet, « Radio France Lyon », héritière de la première radio lyonnaise de 1922, va fermer ses portes en 1991. Elle sera suivie en 2000 par la fermeture de FIP Lyon. Il faudra attendre 2013 pour qu’une nouvelle radio du service public soit créée à Saint-Étienne « France Bleu Saint-Étienne Loire ».
Des années 2000 à aujourd’hui.
Le paysage radiophonique va devenir plus stable avec un équilibre entre les radios commerciales, associatives, le service public et les réseaux nationaux. Quelques radios privées continuent leur développement en reprenant des radios défaillantes à la place des réseaux nationaux qui ont marqué un temps d’arrêt à leur développement dans la région.
Mais à partir des années 2000, la numérisation de l’ensemble des radios va leur permettre désormais d’être entendues dans le monde entier et de ne plus dépendre de la zone géographique limitée d’un émetteur FM. D’autre part la disparition des contraintes et des coûts techniques va permettre à de nouvelles webradios de jouer la carte de la proximité dans des villes ou le marché publicitaire ne permet pas l’installation de stations FM. Certaines radios FM vont également multiplier les webradios thématiques. Par ailleurs de nouvelles sociétés vont créer des plateformes numériques hébergeant des bouquets de webradios. Enfin des initiatives isolées et non commerciales, menées par des passionnés, vont permettre aussi de créer des radios originales.
Sites radiophoniques d'Auvergne-Rhône-Alpes
radioscope
Liste de toutes les fréquences, ville par ville de Rhône-Alpes
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Liste de toutes les fréquences, ville par ville d’Auvergne
Aura FM
La Fédération des Radios Associatives d’Auvergne-Rhône-Alpes regroupe 36 radios associatives.