Découvertes et nouveaux talents à la radio. De tous temps, les radios ont été en quête de nouveaux talents. Aussi, dès les années 30, les crochets radiophoniques (La Nouvelle Star ou The Voice avant la lettre) ont émaillé les programmes des radios françaises. La grande radio privée d’avant-guerre “Radio Cité” diffusa à partir de 1936 tous les lundis soir un crochet radiophonique où les jeunes chanteurs se produisent en public et c’est le public qui décide s’ils doivent s’arrêter. Lorsque la salle est hostile, un gong met fin à la prestation et le chanteur quitte la scène. Mais il y a une présélection faite par le directeur artistique de la station, Jacques Canetti, et seulement 12 candidats sont présentés chaque semaine… avec un savant dosage entre les véritables artistes et quelques artistes dont le talent est bien caché. Le spectacle est présenté par l’animateur vedette des années 30, Saint-Granier.
L’émission sera reprise dans les années 50 par les stations périphériques Radio-Luxembourg et Radio Monte-Carlo avec le présentateur Marcel Fort.
Même la radio nationale aura son émission de radio-crochet.
Mais en dehors de cette émission, il faut bien admettre qu’à cette époque ce sont les maisons de disques et non les radios, qui font la pluie et le beau temps. Ce sont elles qui décident de lancer ou non un jeune artiste. Et les castings se font dans la discrétion des maisons de disques. A cette époque pas d’internet et de réseaux sociaux pour sortir de l’ombre. Sans disque et donc sans maison de disques, il est impossible de percer.
Dans les années 80-90, lorsque les radios libres sont devenues, pour beaucoup d’entre-elles, des radios commerciales, l’objectif principal fut de faire de l’audience pour émerger. Et comment faire de l’audience sans risque ? En ne passant que des artistes confirmés. Aussi le législateur s’est préoccupé de cette situation et la loi de 1986 imposa un quota de 40 % de chanson française dont la moité devait provenir de nouveaux talents ou de nouvelles productions. Ainsi les radios FM durent conserver cet équilibre pour pouvoir avoir leur autorisation d’émettre.
Avec l’arrivée des webradios dans les années 2000, il n’y avait plus d’autorisation d’émettre, donc plus de cahier des charges, plus de quotas… La grande majorité d’entre elles se contenta de puiser dans le répertoire de ces dernières années ou de ne reprendre que les nouveaux talents déjà confirmés sur le net ou sur les radios FM. Mais certaines décidèrent aussi de donner leur chance aux nouveaux artistes. On trouve désormais des webradios dont la programmation est faite essentiellement de nouveaux talents. Et sur la FM, certaines radios associatives vont bien au delà des 40 % imposés et proposent une programmation essentiellement tournée vers la découverte de nouveaux artistes.
