Histoire des radios de Haute-Vienne. En 1926, des passionnés de radio lancent la radio privée “Radio Limoges”. Mais l’État souhaite installer une radio publique à Limoges par le biais des PTT. (la Poste). En conséquence, un compromis est trouvé entre les responsables de la station et le ministère des PTT qui reprend les installations et les animateurs de Radio Limoges pour la transformer en radio d’État.
En 1927, “Radio Limoges PTT” va se développer d’abord très lentement puis devenir une véritable radio avec une grille de programmes complète. En outre, elle va se doter d’un orchestre symphonique pour des concerts en direct et consacrer aussi des émissions pour les amateurs de jazz, musique encore peu développée en Europe. Mais la station sera contrainte de se taire en 1940 et son émetteur servira de relai à la radio de Vichy.
Renaissance de la radio publique.
A la Libération l’émetteur OM de forte puissance de Radio Limoges sera un des seuls à n’avoir pas été sabordé par les Allemands avant leur retraite. Il va donc jouer un rôle stratégique pour le relais de la nouvelle radio française la RDF. Mais les émissions locales seront limitées dans un premier temps à quelques décrochages quotidiens.
Puis, dans les années 50, les émissions vont à nouveau se multiplier et le jazz aura une nouvelle fois une place privilégiée à l’antenne d’autant que Limoges s’est dotée en 1948 du “Hot Club” de Limoges qui regroupe les nombreux amateurs de jazz traditionnel de la ville. Ensuite Radio Limoges dépendra de la RTF, de l’ORTF puis de FR3.
Puis, en 1982, comme toutes les radios régionales, elle sera rattachée à Radio-France et prendra le nom de “Radio France Centre Ouest”, en 1984 “Radio France Limoges” et en 2000 “France Bleu Limoges”. Mais le jazz aura toujours son émission régulière à l’antenne.
Les radios pirates.
Si la première “Radio Limoges” de 1926 avait émis avant qu’une législation ne s’installe pour règlementer la radio en France, on ne peut pas considérer qu’elle fut une radio pirate. En revanche en 1947 une affaire fit grand bruit dans la presse locale car les autorités durent intervenir pour faire taire un émetteur clandestin qui diffusait des programmes en dépit du monopole d’État de la radio. Donc l’expérience sera de courte durée.
Plus tard, c’est en 1980 que deux nouvelles radios pirates se firent entendre :
- La première s’appelle “HPS Diffusion”. La radio est bien structurée avec un programme généraliste 24h sur 24 et des émissions à thème. “HPS Diffusion” qui deviendra “HPS Radio” va poursuivre ses émissions jusqu’en 1989 date à laquelle elle rejoindra le réseau national “Kiss FM” avant de s’éteindre.
- La deuxième radio pirate née en 1980 est la bien nommée “Radio Trouble Fête” (RTF). La station sera saisie mais elle reprendra ses émissions en 1981 après la fin du monopole d’État. Elle tient à son statut associatif et elle est toujours dans le paysage radiophonique de Limoges.
Les radios libres.
Après 1981 la bande FM limougeaude va abriter quelques radios libres. En effet, aux côtés de “HPS Radio” et de “RTF” on pourra y entendre “Radio Porcelaine”, “Radio Luttes Limousin” une radio de la CGT mais aussi “Radio Mieux Vivre”, “Limoges Fréquence Plus”, “Limoges Radio Diffusion”…
Parmi ces radios, “Radio Porcelaine” sera probablement la plus populaire mais elle s’éteindra dans les années 90. Néanmoins elle laissera son émetteur et sa fréquence à un nouveau projet d’abord appelé “Jazz FM” puis à partir de 1991 “Swing FM” qui diffuse du jazz 24h/24. La station est animée par le Hot Club de Limoges, renouant ainsi avec cette longue tradition du jazz traditionnel de cette ville. Aujourd’hui, grâce à sa présence sur le web, elle peut rassembler les amoureux de cette musique bien au delà de Limoges et de la France.
D’autres radios des années 80 vont également trouver leur auditoire et réussir à marquer le paysage radiophonique du département. C’est le cas de “Beaub FM” née en 1987 dans le quartier périphérique du Beaubreuil. Cette radio associative s’adresse aux différentes communautés qui peuplent ce quartier. Sa programmation rock en fait aussi une radio à la coloration particulière.
Un peu plus au Sud de Limoges, “Radio Kaolin” va démarrer ses émissions en 1982 à Saint-Yrieix-la-Perche. Véritable radio de proximité, cette station saura aussi s’imposer dans le paysage. De même, à Magnac Laval, “Radio Meilleurs Jours” (RMJ) traversera les années 80, 90, 2000, 2010 et reste toujours présente sur la bande FM.
A partir des années 90
Les réseaux nationaux, comme partout, vont reprendre la plupart des fréquences disponibles du département et les stations à bout de souffle. Aussi la décennie des années 90 connaitra peu de créations à part la radio chrétienne RCF Email (aujourd’hui RCF Limousin). Par ailleurs une tentative de radio étudiante, “Campus FM”, sera lancée en 1992 mais s’achèvera en 1996.
Dans les années 2000 on peut assister à un réveil de la bande FM avec plusieurs créations : “Flash FM”, “Émergence FM”, “Radio Open” mais aussi avec l’apparition de webradios.
Si la plupart des webradios vont être essentiellement musicales, certaines vont ressusciter d’anciennes radios libres comme “Radio Porcelaine”.