Histoire des radios francophones en Afrique. L’histoire des radios francophones en Afrique est intimement liée à celle de la colonisation française sur ce continent. En effet, avant les années 40, ce furent souvent des initiatives privées de colons français qui donnèrent naissance aux premières radios africaines. Mais, durant la seconde guerre mondiale, elles furent reprises en main et contrôlées par le pouvoir et le plus souvent par le pouvoir local aux mains de la France libre du Général de Gaulle. C’est pourquoi, les radios africaines francophones furent souvent les premières à défier la France de Vichy et à devenir la voix de la France libre. C’est ainsi, qu’après la seconde guerre mondiale, les radios privées étant interdites en France, les radios africaines furent des radios contrôlées par l’État français. D’ailleurs, ces radios, dont certaines furent créées dans les années 50, furent souvent l’embryon des nouvelles radios d’État qui furent lancées à partir de 1960 à l’occasion des déclarations d’indépendance de nombreux pays africains. Comme en France, les nouveaux États africains maintinrent un monopole d’État de la radio sur leur territoire jusque dans les années 90-2000 et même, pour certains, jusqu’à aujourd’hui. En revanche, certaines de ces radios gardèrent une dépendance technique et logistique par rapport à la France, alors que d’autres s’émancipèrent rapidement. Mais elles gardèrent toutes un usage de la langue française sur leurs antennes. Aujourd’hui, si les langues locales ont de plus en plus de place sur les radios africaines, le français est encore prédominant dans les pays francophones, comme l’anglais peut l’être dans l’Afrique anglophones.
Puis, depuis les années 90-2000, des radios privées firent leur apparition. Si les petites radios associatives rurales s’exprimèrent dans les langues locales en raison de l’auditoire visé, les radios religieuses chrétiennes, très nombreuses, émirent souvent en français. En effet, la religion et la culture chrétienne ayant été importées dans ces pays par les missionnaires européens, le français et l’anglais en sont le support naturel. Mais ce fut le cas aussi des radios commerciales, qui pour capter un auditoire large ayant en commun la langue françaises, firent le choix de rester des radios francophones, plus faciles à rentabiliser. Par ailleurs, les anciens états coloniaux ont gardé aussi une présence forte en Afrique par le relai de leurs radios internationales.Ainsi, la BBC pour l’Angleterre et RFI (Radio France Internationale) gardent une présence forte en Afrique. Mais d’autres radios étrangères comme VOA (Voice of America) et Radio Chine Internationale diffusent aussi des émissions en français pour être comprises des populations francophones. Quant à la radio privée dont les actionnaires sont français, elle a également toujours réussi à obtenir des fréquences avec l’aide de l’état français mais aussi des états africains. La Sofirad, société de droit privé contrôlée par l’état français avait monté une grande radios privée « Africa n°1 » qui couvrait une bonne partie de l’Afrique francophone. Aujourd’hui, après un retrait, elle tente d’y revenir, sous une autre forme, en obtenant de nouveaux émetteurs FM. Quelques autres groupes français avancent aussi leur pions timidement car la question de la rentabilité reste prédominante. En conclusion, la radio d’expression française en Afrique est plutôt en progression, sans même tenir compte du développement des antennes sur les territoires d’Outre-mer de l’Océan Indien tout proche.