Histoire des radios francophones du Tchad. Ancien territoire de l’Afrique Equatoriale Française (AEF), le Tchad obtient son indépendance en 1960. Le français et l’arabe sont les deux langues officielles du pays. Dès 1955, l’administration française avait mis en place un émetteur qui relayait sa radio de Brazzaville au Congo (capitale de l’AEF). Cet émetteur est à Fort-Lamy (actuelle N’Djamena) et un studio est aussi aménagé pour de courts décrochages. Mais après l’indépendance, le nouveau pouvoir instaure un monopole d’État de la radio avec sa station RNT (Radio Nationale Tchadienne) qui s’appellera quelques temps VRCT (Voix de la Révolution Culturelle Tchadienne) à partir de 1972. Puis le monopole d’État de la RNT sera assoupli à partir des années 90. En effet, les radios confessionnelles vont être les premières à se multiplier dans le pays dont les deux principales religions sont l’Islam et le christianisme. Si les radios musulmanes s’expriment essentiellement en arabe, les radios chrétiennes le font en français. Puis la première radio associative non religieuse va s’implanter en 1998 : Dja FM à N’Dhjamena. Elle diffuse des émissions en français, arabe et sara. Une seconde radio va apparaitre en 2000 : FM Liberté.
Puis dans les années 2000, quelques nouvelles radios vont se créer : Radio Arc-en-Ciel, Radio Oxygène… Une seule radio commerciale va tenter de vivre sur un marché publicitaire embryonnaire : Radio Ngato.
Quant à la radio publique du Tchad (RNT), elle est réunie avec la Télévision dans un même organisme : l’ONRTV (Office National des Radio et Télévision) qui est sous la tutelle du Ministère de la Communication. Mais l’ONRTV, accusé de nombreux dysfonctionnements et accumulant un lourd passif, est dissout en 2016. Un autre organisme (OMPT) se créera mais sera tout aussi inopérant et le projet abandonné. Ce n’est qu’en 2018, que l’Assemblée Nationale décide une nouvelle fois de la création d’un nouvel organisme public : l’ONAMA (Office National des Médias Audiovisuels) chargé d’organiser la télévision et la radio d’Etat.
En conséquence, le Tchad dispose toujours d’une radio nationale assez défaillante et d’un secteur privé assez chaotique.