Histoire de l’accordéon à la radio. C’est surtout à travers la valse musette mais aussi d’autres musiques de danse que l’accordéon va trouver ses lettres de noblesse en France. Dans les années 30, 40 et 50, il sera omniprésent sur les antennes des radios privées. Remplaçant à lui seul tout un orchestre, celui qu’on appelle aussi le « piano de pauvre » permet à toutes les radios de proposer des concerts en direct à moindre frais. Chaque station a son accordéoniste attitré.
A Radio LL, c’est l’accordéoniste Léon Raiter qui anime l’antenne à partir de 1930. Il avait déjà animé des émissions sur le Poste de la tour Eiffel. Le Poste Parisien, le Poste de l’Ile-de-France ou Radio Cité auront aussi leurs grandes émissions de musette et d’accordéon. Mais en région c’est surtout Radio-Toulouse qui est le poste de l’accordéon et de la musette dans les années 20 et 30. Le quart d’heure de l’accordéon est inséré dans les programmes tout au long de la journée. Maurice Saint Paul en sera l’accordéoniste attitré de 1933 à 1944.
L’après-guerre.
Cette tradition de l’accordéon de Radio Toulouse sera perpétuée après la guerre sur Radio-Andorre. Maurice Saint Paul en deviendra aussi l’accordéoniste attitré avec son émission vedette « Le Quart d’heure de Maurice Saint Paul ». Il y présentera aussi une émission de musette tous les dimanches matin à partir de 1955. Autre accordéoniste, Jean Rigal aura aussi ses émissions sur Radio-Andorre. « Les Champions de l’accordéon » sera l’émission hebdomadaire de la station tous les vendredis depuis son studio parisien dans les années 60.
Les autres radios privées ouvriront aussi largement leur antenne au piano à bretelle. A Radio Luxembourg la station dispose de son orchestre musette « maison » à partir de 1958 avec Jean Ledrich, Marcel Azzola, André Verchuren et Tony Muréna. La grande émission publique « Swing contre musette » fera les beaux jours de la station dans les années 50. Mais d’autres émissions seront aussi consacrées à l’accordéon comme « Les Rois de l’accordéon » ou « Les Compagnons de l’Accordéon » présentée par Marcel Fort et retransmise aussi par « Radio Monte-Carlo ». Sur la station monégasque aussi, plusieurs émission seront consacrées à la musette, comme « Accordéon du Matin » tous les dimanches matin ou « Accordéon mon ami » les mercredis.
On retrouvera aussi André Verchuren sur des émissions proposées par Europe 1 dans les années 60, comme « Les Rois de l’Accordéon » présentée par Jean-Pierre Foucault. André Verchuren présentera sur cette station l’émission « Accordéon » jusqu’au milieu des années 70.
Sur la radio publique Paris-Inter, une émission quotidienne « L’Accordéon s’éveille » est présentée par la Fédération Française d’Accordéon tous les matins dans les années 50.
La concurrence du rock
Ce n’est qu’avec l’apparition des rythmes anglo-saxons et en particulier du rock dans les années 60, que l’accordéon va peu à peu se ringardiser à la radio. Les émissions d’accordéon vont se raréfier et, à la fin des années 70, elles auront quasiment disparu des antennes.
Il faudra attendre les années 80 et les radios libres pour que des radios locales, surtout en région, remettent l’accordéon et la valse musette au programme. A Paris, c’est Radio Montmartre qui va privilégier cette musique. Nostalgie en diffusera aussi beaucoup dans les années 80 pour l’abandonner peu à peu. Puis le réseau M’FM, successeur de Radio Montmartre, sera le seul à en proposer majoritairement dans son programme.
Aujourd’hui sur la FM, quelques radios rurales ont toujours leur émission d’accordéon, généralement le dimanche matin, le moment privilégié de l’accordéon, car c’était le seul moment de repos des ouvriers au XXème siècle.
Mais ces sont surtout les webradios 100 % accordéon qui occupent désormais ce terrain pour un auditoire de séniors qui se met peu à peu à l’écoute de ce type de radios « sur ordinateur » ou sur « smartphone », malgré un fort attachement aux récepteurs traditionnels.
