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Les années 20 et 30
Ces années sont caractérisées par l’apparition de radios privées pratiquement en même temps qu’à Paris. En effet, « Radio Riviéra » diffuse ses premières émissions à Nice en 1923, mais elle cessera dès la fin de cette même année. Puis en 1926, c’est la création de « Radio Nice Juan les Pins », projet plus solide qui va émettre jusqu’en 1940 sous divers noms dont « Radio Côte d’Azur » et « Radio Méditerranée ». En 1928, « Radio Cannes » va arroser la Croisette mais elle cessera la même année.
Enfin, l’État décidera de lancer sa radio, « Radio Nice Côte d’Azur », en 1936, pour l’arrêter en 1939 avec la déclaration de la guerre.
Les années 40.
En 1943 nait la radio périphérique « Radio Monte-Carlo » dont les studios sont à Monaco mais l’émetteur est celui de l’ex « Radio Méditerranée » à Nice. La station va diffuser ses émissions durant l’occupation mais avec une direction tripartite Allemande, Italienne et Française.
Mais à la Libération en 1944, « Radio Monte Carlo » va se taire puis renaitre en 1945 sous le contrôle du nouveau pouvoir français. Quant à la radio d’État « Radio Nice », elle renait aussi dès 1944 avec un programme complet en attendant que les liaisons avec Paris soient rétablies. Cependant, à partir de 1945, comme toute les radios régionales, elle n’assurera que des décrochages du « Programme Parisien ».
Les années 50 et 60
Durant ces deux décennies « Radio Monte-Carlo » s’impose comme la radio de la Riviera française avec des programmes très populaires. A côté, « Radio Nice » avec des diffusions en décrochage et de faibles moyens n’arrivera pas à la concurrencer sérieusement.
Les années 70
Des mini-périphériques.
Dans la deuxième moitié des années 70, le monopole d’État de la radio va disparaitre en Italie et va être fortement contesté en France. C’est pourquoi, sur la Côte d’Azur, le schéma des radios périphériques va être retenu pour les nouvelles radios commerciales qui veulent couvrir la Côte d’Azur. En effet, elles vont installer leurs émetteurs en Italie sur les hauteurs de la frontière italienne.
Ainsi vont naître en 1977 : « Azur 102 », « Radio Continental » (qui deviendra « Radio Midi »), Radio Vintimille Internationale (RVI). Ces stations mini-périphériques, auront toutes leurs émetteurs sur le territoire italien et leurs studios soit à Monaco soit en Italie. En revanche les programmes sont bien français et les antennes dirigées vers la Côte d’Azur où se trouve la manne publicitaire. Mais, elles disparaitront au milieu des années 80 lorsque les radios libres vont être autorisées sur le sol français.
Des pirates.
Cependant, cela n’empêchera pas non plus la création de quelques radios pirates sur le sol français comme « Radio Antibes » et « Radio City » à Nice qui auront une vie éphémère.
Quant au service public, qui avait anticipé ce phénomène, il lancera dès 1974 une radio musicale FIP couvrant avec 3 émetteurs Nice, Cannes et Menton. C’est FICA (France Inter Côte d’Azur).
Les années 80
Ces années sont marquées par l’explosion des radios libres. Après Paris, c’est sur la Côte d’Azur qu’elles vont être les plus nombreuses. En effet, l’attrait touristique de cette région offre un marché publicitaire juteux et les projets de radios commerciales vont être plus nombreux qu’ailleurs.
La course à la puissance.
Mais l’encombrement rapide de la bande FM va obliger les stations à augmenter leur puissance pour être audibles partout.
Cette course à la puissance va faire émerger quelques grosses radios qui auront les moyens d’investir mais aussi faire réagir l’État qui s’oppose dans un premier temps aux radios commerciales. En effet, il veut favoriser les petites radios associatives. Donc, le brouillage des gros émetteurs, qui dépassent la puissance maximale autorisée, va rajouter encore plus d’anarchie et d’encombrement de la bande FM. Les stations vont décaler leurs fréquences pour échapper au brouillage et ainsi brouiller leurs concurrentes ou les plus petites qui deviendront inaudibles.
Les gros projets.
Parmi les gros projets il faut citer celui de « Radio K » qui émet en 1981 depuis San Remo en Italie avec un émetteur puissant qui lui permet d’être audible sur toute la Côte d’Azur et jusqu’à la périphérie de Marseille. Les programmes sont très professionnels, avec une rédaction qui propose des sessions d’information. Mais la station va être brouillée durant toute son existence et elle sera obligée de jeter l’éponge en 1982.
Autre projet commercial, c’est celui de « Radio de la Côte » lancée en 1981. Là aussi, la station a investi de gros moyens et a engagé des professionnels de la radio. Son projet est 100 % commercial. Très vite elle va devenir la radio la plus écoutée de la côte. Mais en 1985 elle sera intégrée dans le réseau régional marseillais « Radio Service » qui rejoindra lui même le réseau national NRJ qui veut lancer « Rire et Chansons ».
Les municipales.
Les municipalités vont aussi se lancer dans l’aventure à travers des radios municipales comme « Radio City Littoral » à Antibes ou « Grasse FM ». Mais le plus gros projet sera celui du maire de Nice, Jacques Médecin, avec « Radio Baie des Anges » (RBA). Cette radio se revendique clairement de droite et propose aussi une programmation généraliste très professionnelle. Toutes ces radios n’atteindront pas les années 90. La seule radio municipale qui va résister est celle de Cannes « Cannes Radio ». Même si aujourd’hui, elle n’est plus une radio municipale, elle émet toujours sous ce nom.
Idem pour la presse locale comme « Nice Matin » qui lance « Radio Azur » à Nice en 1982. La station rejoindra le réseau Kiss FM en 1988. D’ailleurs ce réseau national Kiss FM va disparaitre à son tour. Mais sa station de Cannes qui contrôlait encore son capital, va garder le nom Kiss et elle émet toujours sous ce nom.
Face à cette profusion de radios libres, la périphérique RMC va réagir. En 1980, elle va lancer un bouquet de radios FM thématiques : « RMC Classique », « RMC Côte d’Azur », « RMC Rock »… mais le succès ne sera pas au rendez-vous et l’expérience s’arrêtera avant 1990.
Les radios non commerciales.
Au milieu de cette lutte des radios commerciales, les petites radios associatives et de proximité vont rester discrètes mais quelques unes vont néanmoins traverser les décennies. La radio juive de Nice « Radio Chalom Nitsan », la radio de Grasse « Agora FM », la radio de l’arrière-pays niçois « Grimaldi FM » ou « Radio As » en sont les exemples les plus significatifs.
Quant au service public, il va aussi réagir en lançant en 1982 ‘Radio Côte d’Azur » (RCA) sur Nice. Devant la concurrence des grosses radios commerciales, Radio France décidera finalement de fermer ses stations citadines de Toulouse, Lyon, Marseille et donc Nice en 1991. Seule FICA, devenue FIP NIce, va perdurer.
Depuis les années 90
Dans les années 90, tous les réseaux nationaux vont multiplier les fréquences sur la Côte d’Azur. Les gros projets commerciaux vont être nivelés et aucun n’arrivera à créer un réseau régional ou national. Seul le secteur associatif va continuer à se développer en dehors des grosses agglomérations.
En 2000, le service public revient à Nice en transformant « FIP Nice » en « France Bleu Azur », station généraliste.
Dans les années 2000 et 2010 , la radio numérique terrestre (RNT) et les webradios vont permettre à de nouvelles voix et de nouvelles radios de se faire entendre. Ces radios devront encore se créer un auditoire fidèle avant de s’inscrire dans l’histoire du paysage radiophonique de la Côte d’Azur.
Notre sélection de radios des Alpes-Maritimes
Par ordre alphabétique
Les archives radiophoniques des Alpes-Maritimes
Pour découvrir l’histoire et les archives de la grande radio privée de la Côte d’Azur qui a émis de 1926 à 1940, notre site 100 ans de Radio consacre un chapitre d’une vingtaine de pages à cette radio.
Radio Cannes
Radio privée de Cannes qui a émis en 1928.
Radio Nice-Côte d’Azur
Radio d’État de Nice qui a émis de 1936 à 1939
Radio Riviera
Radio privée de Nice qui a émis en 1928.
Schoop.fr
Les anciennes radios des Alpes-Maritimes sur Schoop.fr
Radio de la Côte
Page facebook souvenir de la Radio de la Côte qui a émis à Nice (06) de 1981 à 1986
Autres sites radiophoniques des Alpes-Maritimes
Frase
Fédération des radios associatives du Sud-Est