Histoire des radios de Martinique. Comme en Guadeloupe, c’est une initiative privée qui va lancer la première radio de l’île en 1937 : « Radio Martinique ». L’utilisation des Ondes Courtes lui permet d’être audible sur toutes les Caraïbes mais aussi sur une partie du continent américain. Dans les années 30, elle collaborera d’ailleurs avec la station métropolitaine en ondes courtes, « Paris Mondial », qui envoie depuis la France des émissions dans toutes les outre-mer et colonies françaises. Durant la guerre et jusqu’en 1946, elle gardera son statut de radio privée mais son information sera contrôlée par les différents gouvernements qui se succéderont en France représentés par les autorités coloniales. En 1945, comme l’ensemble des postes privés français, elle sera nationalisée et dépendra directement de la RDF qui deviendra la RTF en 1949 puis l’ORTF en 1964. Après l’éclatement de l’ORTF en 1975, Radio Martinique est rattachée non pas à Radio France mais à la société de télévision FR3 qui gère les antennes régionales et d’outre-mer de la télévision et de la radio. Elle change de nom pour la première fois pour s’appeler « FR3 Martinique ». En 1982, FR3 cède télés et radios d’outre-mer à RFO. Elle devient donc « RFO Martinique ». Elle redeviendra pour quelques années « Radio Martinique » en 1999 puis « Martinique 1ère » en 2010 et « Martinique la 1ère » en 2018. Entre temps, la radio privée a fait son retour sur les Antilles mais le monopole d’État lui interdisant de posséder des émetteurs sur le territoire français, elle va s’installer sur les îles voisines appartenant à d’autres pays. En 1960, « Radio Caraïbes Internationale » s’installe sur l’île de Sainte-Lucie mais elle peut être entendue dans de parfaites conditions sur toute la Martinique qui constitue son marché publicitaire. C’est en 1963, que va être créée « Radio Antilles » sur l’île de Montserrat qui se trouve au nord de la Guadeloupe mais qui peut être également entendue en Martinique. En 1975, c’est « Radio Jumbo » qui se lance sur l’île de la Dominique. Elle couvre la Guadeloupe essentiellement mais aussi la Martinique. Radio Jumbo sera reprise par RCI en 1979 pour en faire son antenne guadeloupéenne. « Radio-Antilles » après avoir rencontré des difficultés diverses sera engloutie par la lave du Volcan la Soufrière sur l’île de Montserrat et disparaitra définitivement en 1995. Mais, entre-temps, le phénomène des radios libres touche aussi la Martinique. Les premières stations vont s’exprimer essentiellement en créole, langue peu représentée sur la radio publique et sur les périphériques. Mais les radios confessionnelles vont être nombreuses également sur les Antilles où la religion chrétienne est très présente. 35 radios libres vont être recensées en Martinique au début des années 80. La plupart disparaîtront ou seront rachetées par les réseaux venus de métropole. Mais quelques stations pionnières vont réussir à traverser les décennies comme « Radio Asé pléré Annou Lité » devenue « Radio Apal » proche des milieux indépendantistes martiniquais (née en 1981). « Espérance FM », « Radio Saint-Louis », « Radio Évangile Martinique » : radios chrétiennes (nées en 1982, 1983) ou d’autres petites radios comme « Radio Actif Martinique » ou « Radio Fréquence Caraïbes » (nées en 1982). Toutes ces radios disposent aujourd’hui d’une fréquence FM ou d’un réseau de fréquences et sont aussi diffusées sur le web. Elles ont été rejointes par quelques radios commerciales qui, grâce à des accords avec les radios métropolitaines, diffusent des infos nationales ou internationales provenant d’Europe 1, RMC, RFI et parfois même de la radio publique « La 1ère ». Mais elles gardent une programmation musicale axée essentiellement sur la musique caribéenne. A partir des années 2010, elles vont presque toutes être numérisées et transmises sur le net, ce qui n’empêchera pas la création de quelques webradios, malheureusement souvent éphémères.
