Nord

Histoire des radios du Nord. Le département du Nord a toujours été un département très radiophonique. En effet, dès 1927, il a été doté d’une grande radio publique créée par le ministère des PTT : « Radio PTT Nord ». La station arrosait une grande partie du Nord de la France, disposait d’un orchestre, d’une troupe de théâtre. En outre, elle possédait des studios à Lille, à Roubaix, Valencienne, Amiens et même en Belgique à Tournai.

Néanmoins avec l’invasion allemande, elle sera la première radio française à se saborder en 1940. Puis son émetteur sera utilisé par les occupants comme relai de Bruxelles.

Mais à la Libération « Radio Lille » revient sur les ondes et ne les quittera plus jusqu’à aujourd’hui. Après une période de tutelle par FR3 où elle ne bénéficiait plus que de décrochages quotidiens, Radio-France va lancer une station musicale FIP à Lille en 1973 (FIL – France Inter Lille). Puis après avoir récupéré toutes les radios régionales, elle va relancer la station FR3 Lille en 1980 avec une grille de programme complète et des fréquences FM qui vont, peu à peu, couvrir tout le Nord Pas-de-Calais. Désormais, la nouvelle station s’appelle « Fréquence Nord ». Comme toutes les stations de Radio-France, elle deviendra France Bleu Nord vingt ans plus tard, en 2000. Mais à cette date Radio France fermera aussi FIP Lille.

Les Radios privées.

Par ailleurs, si le service public a toujours été bien implanté dans le Nord, protégé par son monopole jusqu’en 1981, une radio privée, illégale, va faire son apparition sur le Campus de Villeneuve-d’Ascq dès 1969. Animée par des étudiants et de forme associative, elle sera parfois inquiétée par les autorités qui procèderont à des saisies, mais elle reprendra toujours ses diffusions, jusque dans les années 70. En effet, à la fin des années 70, la répression des radios pirates va être plus virulente car Radio Campus ne sera plus la seule du pays à émettre illégalement. Elle va encore connaitre des fermetures, mais avec la libération des ondes elle va reprendre ses émissions sans interruption. Elle émet toujours et constitue donc la plus ancienne radio associative de France.

Dans les années 80, à l’image de la Belgique toute proche, le département du Nord va connaître une explosion de radios libres. La métropole lilloise sera particulièrement touchée. En effet, les stations naissantes vont se compter par dizaines et vont provoquer beaucoup de perturbations sur les ondes lilloises. Les premières stations pirates s’appellent : « Radio Beau Délire » (1977), « Radio Fresnes » (1977), « Radio Calamine » (1978), « Radio Détraqués » (1978),  « Radio Libre 59 » (1978), « Radio Lille 59 » (1978), « Radio Uylenspiegel » (1978), « Sortie de Secours » (1978), « Radio Marchiennes » (1978), « Radio Quinquin » (1979), « Ici l’Ombre » (1980), « Radio Lille 80 », « Radio Bas Canal » (1980), « Radio Pacot Lanbersart » (1980), « Radio Saint-Amand 2000 » (1980)…

Les réseaux.

Dès 1981, ce sont plus d’une centaine de radios qui vont éclore sur le département du Nord. Beaucoup d’entre elles vont perdurer jusqu’à aujourd’hui. Certaines vont créer de véritables réseaux régionaux. Parmi les réseaux populaires nés dans le Nord, il faut citer Métropolys, créé à Roubaix en 1981. La station va constituer son réseau durant les années 80 et avoir une belle notoriété. Dans les années 90 elle va déborder largement de la région et être diffusée par une bonne cinquantaine d’émetteurs en France. Mais en 1992, elle fusionne avec le réseau national Maxximum pour créer un nouveau réseau : M40. Cette date marque la fin de Métropolys. M40 deviendra plus tard le réseau RTL 2. 

Autre réseau qui va se constituer lentement à partir d’une radio née à Roubaix en 1981, « Contact » va connaitre un grand succès dans les années 80 et 90 auprès du public jeune. Mais c’est à partir des années 2000 qu’elle va se développer avec une dizaine de fréquences qui vont couvrir les Hauts de France et une partie de la Champagne-Ardenne.

Les radios numérisées.

Aujourd’hui des stations historiques comme Radio Canal Sambre, devenue Canal FM, Delta FM, Galaxie, Mona FM, Pastel FM, BLC, Boomerang, Radio Club, RPL, Radio Rencontre, Uylenspiegel, RCV sont toujours sur la FM et aussi maintenant sur le net.

Avec l’apparition des webradios, le nombre de studios de radios hébergés dans le Nord continue son ascension. En effet, c’est plus de 50 radios qui possèdent désormais un studio dans le département. Cela constitue, après Paris, une des offres radiophoniques françaises la plus étendue et éclectique.