Histoire des radios du Rhône. Lyon a vu naître un des premiers émetteurs français à la Doua juste avant la première guerre mondiale. Dès 1922, comme la Tour Eiffel à Paris, il retransmet ses premiers programmes de radiodiffusion. « Lyon La Doua », appelé aussi « Lyon PTT » voire même « Lyon Tramoyes ». Mais il connaîtra aussi une concurrence farouche avec une des plus importantes radios privées de Province : « Radio Lyon ». Cette station apparaît en 1924 et ne cessera pas d’émettre jusqu’en 1944.
A la libération, les radios privées sont interdites sur le territoire français. « Radio Lyon » se tait donc définitivement en 1944 et « Lyon La Doua » reprend ses émissions. Mais elle s’appelle désormais « Radio Lyon » du nom de son ancienne concurrente. La station n’émet en fait que quelques heures par jour en décrochage des émissions nationales de la RTF, de l’ORTF puis de Radio France. En 1972, l’ORTF lance une radio musicale à Lyon : FIL (France Inter Lyon), petite sœur lyonnaise de FIP à Paris. Donc avec FR3 qui récupère les radios régionales en 1975 Lyon possède deux radios du service public : « FIL » et « FR3 Radio Rhône-Alpes ». Mais les deux stations être remplacées par « Radio France Lyon » en 1983, nouvelle station du service public qui ne connaitra pas le succès escompté. Donc elle redeviendra « FIP Lyon » en 1991 et disparaîtra en 2000, faisant de Lyon une ville sans aucune radio du service public.
Les années 70-80
A la fin des années 70 plusieurs radios pirates vont contester le monopole d’Etat de la radiodiffusion. Les plus significatives sont « Radio Canuts – Radio Guignol » une station anarcho libertaire lancée en 1977 mais interdite. Cette station renaîtra en 1981 et elle émet toujours sur Lyon. Puis deux autres stations pirates connaitront aussi un certain succès : « Radio Joufflu » essentiellement musicale et rock et « Radio Léon », lancée en 1980. Mais on trouvera aussi deux radios écolos « Radio Polyphène » et « Radio Lézard », une radio de quartier « Radio Croix-Rousse », une syndicaliste « Radio CGT Rhône »… Enfin à Villefranche-sur-Saône, « Radio Calade » est lancée dès 1980. Elle sera concurrencée localement par d’autres radios libres dans les années 80 puis par les réseaux mais elle diffuse toujours ses émissions aujourd’hui.
Mais c’est en 1981 que le mouvement des radios libres va connaître un énorme succès sur la métropole lyonnaise en particulier à Lyon et Villeurbanne. Près d’une centaine de radios vont se succéder sur les ondes de l’agglomération.
A côté de radios contestataires ou politiques comme l’anarchiste « Radio Canuts », la féministe « Radio Pipelette », la gauchiste « Radio Pluriel » (qui émet toujours) quelques projets commerciaux vont émerger comme « Radio Nostalgie », « Radio Contact », « Radio Scoop », « Ciel FM », « Happy Radio », « Radio Lyon », « Radio Cristal ». La plupart de ces radios commerciales et musicales vont être reprises par les réseaux nationaux dès la fin des années 80. Mais quelques unes vont rencontrer un grand succès.
Les réseaux nationaux nés à Lyon.
La capitale des Gaules va donner naissance à deux réseaux nationaux. Nostalgie nait à Lyon en 1982 et va obtenir des fréquences dans toute la France à partir de 1985. Elle sera rachetée par RMC en 1989 puis par le groupe NRJ en 1998. Mais la marque Nostalgie est toujours très populaire dans les années 2020. D’autre part un autre réseau va aussi se développer à partir de Lyon en 1990, le réseau chrétien « Radio Fourvière », station née en 1982 qui prendra le nom de RCF en 1996. Ce réseau va s’étendre dans toute la France et en Belgique.
Par ailleurs, une radio née à Lyon en 1988, va créer le réseau national « Superloustic », destiné aux enfants en 1990 et 1991. Elle obtiendra des fréquences dans de nombreuses villes de France mais elle déposera son bilan en 1992.
Enfin, un groupe radiophonique lyonnais, « Espace Group » constitué en 1987 va contrôler 9 stations régionales en France mais aussi prendre le contrôle de deux réseaux nationaux : MFM Radio et Jazz Radio. Ce groupe gère à Lyon « Radio Espace » une des radios les plus populaires de la ville.
Les réseaux régionaux
« Radio Scoop », née en 1982, va très vite devenir leader sur Lyon et constituer à partir des années 90 un réseau régional couvrant aujourd’hui une grande partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Parmi les radios lancées dans les années 80 et toujours sur les ondes n’oublions pas non plus quelques radios associatives, comme l’étudiante « Radio Brume », la religieuse « Radio Chalom » devenue aujourd’hui « RJL », la communautaire « Radio Arménie », « Radio Charpenne Tonkin » (RCT) devenue en 2009 « Radio Capsao ». Une autre radio marqua aussi le paysage lyonnais très longtemps, c’est « Radio Trait d’Union » reprise par la parisienne « Radio Nova » en 2015. De même, née en 1981, « Radio Bellevue » eut aussi un auditoire fidèle mais disparut des ondes en 1997 pour renaitre aujourd’hui sur le web. Enfin « Radio Musique à Lyon » née en 1982 s’appelle aujourd’hui « Impact FM » et « Radio Val de Reins » lancée, elle aussi en 1981, émet toujours sous son nom.
Les webradios.
Dans les années 2000, beaucoup de webradios furent créées sur Lyon. Elles ont occupé des créneaux aussi divers que l’information lyonnaise, la musique techno, les musiques ethniques, le rock. Parmi ces nombreuses stations il faut aussi citer le bouquet de radios » All Zic Radio » qui propose à lui seul près d’une soixantaine de webradios musicales et qui confirme le dynamisme lyonnais en matière radiophonique. En effet, avec la soixantaine de webradios d’All Zic Radio, le daprtement du Rhône peut compter aujourd’hui plus d’une centaine de radios sur son territoire.
