Histoire des radios de Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est dans les années 20 que sont érigés les premiers émetteurs dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Historiquement la première radio de cette région s’appelle « Radio Riviera » et elle est créée en 1923 à Nice. Mais elle arrêtera sa diffusion la même année. Ensuite c’est Marseille qui va inaugurer sa première radio en 1925. Elle est lancée par l’État français, et plus particulièrement par le ministère des PTT (la Poste) qui avait en charge la radiodiffusion. « Marseille PTT » va émettre jusqu’à la déclaration de guerre en 1939.
L’année suivante, en 1926, c’est à Nice que nait la deuxième radio la plus importante de la région : « Radio Nice Juan les Pins ». Cette station est privée et commerciale. Elle émettra jusqu’en 1940. Ce schéma, avec une radio commerciale sur la Côte d’Azur et une radio publique à Marseille, va préfigurer le paysage radiophonique future de la région même si en 1936 une éphémère radio d’État va être aussi créée à Nice jusqu’en 1939 : « Radio Nice Côte d’Azur ».
En effet, la Côte d’Azur, avec son tourisme de luxe, ses palaces et ses casinos va toujours attirer les radios commerciales et les projets pharaoniques. La Provence et en particulier Marseille, vont promouvoir les radios de service, les radios proches de la population et, à partir des années 70, les radios communautaires et ethniques.
Des années 50 à 70.
A la Libération, la radio privée est interdite de territoire. C’est donc la radio périphérique « Radio Monte-Carlo » qui va devenir la grande radio commerciale de la Côte d’Azur de Monaco jusqu’à Marseille et au delà. Elle aura un quasi monopole sur le marché publicitaire radiophonique de la région jusqu’à l’autorisation de la publicité sur les radios libres au milieu des années 80.
Après les années 80.
Dans les années 80 des projets commerciaux ambitieux vont être lancés dans la région et parfois avec des émetteurs puissants situés en Italie comme celui de « Radio K ». Mais ces radios vont être contrées par la puissance publique qui va vouloir réguler la bande FM en évitant que des empires radiophoniques non contrôlés ne se développent à partir de la région, ou pire, à partir d’un pays voisin comme l’Italie. On peut aussi penser que l’État français, majoritaire dans le capital de la radio périphérique « Radio Monte-Carlo (RMC) », ne souhaitait pas que le marché publicitaire local soit totalement déstabilisé par ces nouveaux projets.
En conséquence, aucun réseau national ne naîtra dans la région. En revanche, les réseaux nationaux venant de Paris (NRJ, Fun Radio, Skyrock, Europe 2, RTL2…), Lyon (Nostalgie), Bordeaux (Kiss FM), Lille (Métropolys), vont se développer sur la région.
Les seuls réseaux qui vont se développer à partir de la région ne dépasseront que très peu ses frontières. A Marseille le réseau « Radio Service » va se développer sur toute la région durant les années 80 et jusqu’en 1997 où il sera repris par le groupe NRJ et disparaitra.
D’autres réseaux vont tenter de se constituer, comme celui de « Radio Vitamine » qui va se développer à partir du Var. Mais il va disparaitre en 2015. On peut aussi citer « L’Onde Latine » créée en 1991 à Aix-en-Provence et qui va se développer sur tous les départements de la région. Mais elle disparaîtra en 1998.
Aujourd’hui.
Quelques radios privées ont réussi à constituer un réseau multi-départemental voire régional. « Mistral FM » des Alpes-de-Haute Provence, couvre aujourd’hui plusieurs départements. De même « Alpes 1 », depuis les Hautes-Alpes, va s’implanter sur plusieurs départements. Depuis Marseille, c’est « Radio Star » lancée en 1982, qui va constituer un réseau régional à partir des années 90 et avoir aujourd’hui des fréquences dans toute la région.
Quant aux Alpes-Maritimes, le seul réseau qui va réussir à se constituer, c’est « Kiss FM » de Cannes, ex station locale de l’ex réseau national Kiss FM, qui va lui survivre en gardant son nom puis en se redéployant sur la région. Les grosses radios commerciales de Nice vont se livrer une guerre fratricide qui va les empêcher de se développer géographiquement. Cela n’empêche pas quelques unes d’entre elles d’avoir un auditoire important sur la Côte d’Azur et d’être des réussites commerciales.
Le service public.
Jusque dans les années 80, le service public disposait de 4 stations situées à Nice et à Marseille, si on compte les 2 radios musicales FIM et FICA. Il faudra attendre les années 80 pour qu’il installe une nouvelle radio généraliste du service public à Avignon : « Radio Vaucluse ». Mais les stations musicales FIM et FICA vont disparaître et aujourd’hui les trois radios restantes du service public sont : « France Bleu Azur » à Nice, « France Bleu Provence » à Aix-en-Provence et « France Bleu Vaucluse » en Avignon.
Du côté de RMC, la station va progressivement se désengager de la région. Dès les années 80 elle mettra fin à ses petites stations musicales thématiques lancées sur la FM pour contrer les radios libres. Puis elle va fermer ses bureaux et studios régionaux et enfin, elle va quitter la Principauté pour installer ses studios à Paris et devenir « RMC Info ». Aujourd’hui, elle est présente sur tout le territoire français et a perdu sa spécificité régionale.
